Le mode vestimentaire comorien, notamment le kofia yamatso, le djuba et le dragla, entre autres, fait fasse, ces derniers temps, à des contrefaçons qui fragilisent ce patrimoine immatériel du pays. Pour y faire face, le ministre de la Culture, Djaafar Salim Allaoui, a annoncé, hier, qu’il allait présenter une note en conseil, conjointement signée par le ministre de l’Artisanat, Houmed M’saidié et celui de l’Economie, Ahmed Bazi.
La présentation de cette note - qui serait prête depuis avril dernier - a pris du retard, mais devrait être soumise très rapidement : «C’est une question qui me tient à cœur. J’ai été choqué de tomber sur des images de contrefaçon de kofia, djuba ou encore le Dragla. Il est de mon devoir d’interpeller le gouvernement face à cette «pollution» qui met à mal à la fois la Culture, l’économie et l’artisanat du pays», a expliqué la plus haute autorité culturelle du pays, Djaafar Salim Allaoui.
Bien que les Comores aient ratifié la convention de l’Unesco relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et disposent d’une loi nationale «portant protection du patrimoine culturel», elles ont tout le mal du monde à protéger leur mode vestimentaire. On se rappelle que, l’année dernière, les forces de l’ordre avaient effectué des décentes sur le marché pour arrêter la vente de certains produits contrefaits, mais cela n’a rien changé.
«Pollution»
Des djuba Made in china et des Kofia de Dubaï continuent d’inonder le marché où un kofia, par exemple, est cédé pour cinq cent francs au lieu de cent cinquante mille pour un produit authentique.«Si nous ne pouvons pas subventionner ou former nos artisans, la moindre des choses est de les protéger contre cette concurrence étrangère déloyale qui les pousse à mettre la clé sous la porte. Il est important d’agir pour renverser une tendance, par ailleurs, préjudiciable à notre commerce dans la mesure où les artisans comoriens ne peuvent pas faire face à cette vague de «pollution» étrangère», estime le ministre Djaafar Salim.