Le Centre de création et d’animation culturelle (Ccac-Mavuna) et l’Alliance française de Moroni (Amf) ont annoncé la suspension de leurs activités respectivement mercredi et jeudi dernier pour cause de pandémie de Covid-19 et des mesures mises en place par les autorités comoriennes pour prévenir son expansion.
Cette décision va sérieusement impacter le monde des Arts et de la Culture comme bon nombre de secteurs de la société comorienne. L’Amf avait, pourtant, déjà programmé une série d’activités pour la semaine de la francophonie notamment un débat sur la musique et la société, une soirée poésie, le concours des talents de la francophonie ainsi qu’une dictée à laquelle près de cent cinquante personne s’étaient déjà inscrites. “Nous allons voir ce qu’on peut mettre en place via le net pour continuer à faire fonctionner l’institution en attendant la réouverture”, a révélé la chargée de communication de l’Amf, Hafsoi Salim.
Les effets du Covid-19 ont un aspect un peu particulier au Centre de création et d’animation culturelle étant donné que ce n’est pas seulement un lieu de prestation scénique mais aussi et surtout de création et de production. Dans ce coin où se sont révélés quelques-uns des meilleurs danseurs comoriens de la décennie, des comédiens, des chanteurs et des plasticiens y travaillent jour et nuit.
Ses dirigeants se trouvent dans l’obligation d’annuler le concours de la compagnie le Clown Bavard qui devait se tenir demain, vendredi, à l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de la francophonie. Selon le président du Ccac-Mavuna, Soumette Ahmed, tous les Comoriens doivent se sentir “concernés et prendre les précautions nécessaire pour se protéger et protéger les autres”.
Cette pandémie a aussi entrainé l’annulation du concert du chanteur Eliasse Ben Joma sur l’île comorienne de Maore où on comptabiliser, hier, quatre cas de Covid-19.
Au niveau international, plusieurs artistes comoriens ont vu leurs représentations reportées à l’image du chanteur, Lee Nossent, qui devrait s’envoler pour l’Egypte où il a été invité par la Bibliothèque d’Alexandrie. “Les artistes comoriens doivent vêtir leurs habits de sensibilisateurs pour aider la population à prendre au sérieux la gravité de ce virus qui a déjà contaminé deux cent dix-huit mille personnes”, exhorte Soumette Ahmed.
Texte et image de Mahdawi ben Ali