logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Création «Soma». De la clownerie pour «éveiller les consciences»

Création «Soma». De la clownerie pour «éveiller les consciences»

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

image article une
Les jeunes comédiens parlent de l’«indifférence» de certains parents «préoccupés» par des futilités au détriment de l’éducation des enfants

 

La compagnie Nombaba Théâtre de Singani a dévoilé, samedi 12 juillet à l’Alliance française de Moroni, sa toute nouvelle création, Soma, un spectacle de clownerie qui mêle humour et émotion au service d’un message qui se veut «fort». A travers des thèmes et une mise en scène percutants, les jeunes comédiens ont dénoncé ce qui serait de l’«indifférence» de certains parents vis-à-vis de l’éducation de leurs enfants, ainsi que les tensions provoquées par la méfiance et l’usage «excessif» de smartphones.


Sous le slogan «Mwana na some, Mwana na tsapvuhe», les clowns ont fait rire, mais, surtout, réfléchir. Une performance saluée par le public pour sa pertinence. «Il est rare de voir de la clownerie ici, et encore moins, avec message aussi pertinent. Ces jeunes ont su nous faire rire tout en nous mettant face à une réalité sociale : les conflits liés aux téléphones et au manque de communication au sein du couple», a commenté Amina Salim, une spectatrice médusée.


Malgré l’impact du propos, certains aspects restent, manifestement, à affiner. Le rythme du spectacle souffrait de quelques lenteurs, et l’expression des comédiens manquait, parfois, la vivacité attendue dans un jeu clownesque. Des limites que les jeunes artistes eux-mêmes reconnaissent volontiers : «c’était ma première fois sur scène en spectacle vivant. On a tout donné, et je suis fier du résultat. On a voulu transmettre un message important, tout en faisant rire le public», devait confier Ben Houwayad Ibrahim.


Du côté de l’équipe artistique, le bilan est encourageant mais lucide. Irham Tilmidhi, co-metteur en scène, salue le travail de ses jeunes protégés tout en soulignant qu’ils vont devoir apporter des rajustements : c’est un début prometteur. Le spectacle est encore en construction, mais le public a répondu présent. On va continuer à travailler pour gagner en maturité et en précision», a estimé le co-metteur en scène avant d’assurer qu’avec Soma, la compagnie Nombaba théâtre s’ouvrait à l’art du clown et entend en faire un outil d’éducation et de sensibilisation sociale.
Un pari audacieux mais, pourquoi pas, porteur d’espoir.

Commentaires