Les Comoriens, traditionnellement très portés sur la littérature orale ont encore du mal à accorder toute l’importance qu’il faudrait à l’écrit. De l’école coranique à l’enseignement laïque, les enseignants ne semblent pas inciter suffisamment l’élève à prendre goût à la lecture, malgré l’importance qu’elle revêt dans l’éducation de l’enfant en particulier.

“Bien que le ministère de l’Education ait proposé des ouvrages dans le programme scolaire très peu de professeurs prennent pas la peine de les étudier en classe”. Un constat amer fait à la fois par les professeurs eux-mêmes et par leurs apprentis. “Hormis, les ouvrages qui nous sont imposés, je n’ai jamais lu un autre livre.

Certains n’arrivent même pas à finir le peu qui nous est proposé. En ce qui me concerne, je n’arrive plus à lire deux trois pages de suite sans somnoler. Je pense que ces lacunes datent du collège. On ne nous a pas suffisamment incité à lire”, estime l’étudiant en Lettres modernes à l’Udc, Saïd Ahmed.

“La lecture est une gymnastique épuisante qui demande beaucoup de concentration surtout lorsqu’il est question d’un écrit sur une langue ou une culture étrangère”. Un argument courant pour justifier le manque d’intérêt pour l’écrit.

Actuellement, des maisons d’éditions comme Komédit ou Coelacanthes encouragent la production d’auteurs locaux. Moussa Saïd, Soeuf Elbadawi, Nadjlou Abdoulfatah, Nassur Athoumani, pour ne citer que ceux-là, inondent la toile et les librairies et proposent des œuvres plutôt familières à leur un univers, et pourtant...

“Quand je demande à mes élèves combien de livres ils ont lus, ils ne savent que répondre. Même lire un simple texte en classe constitue souvent un fardeau. Pour changer les choses, il faudrait commencer par l’école primaire. Il est impératif que chacun y mette du sien pour implanter la lecture dans la Culture comorienne”, propose le professeur de français, Soilihi Saïd.

La lecture doit intéresser plus que le professeur car elle est une extension de la mémoire et de l’imaginaire. “Si le goût de la bonne lecture était plus rependu parmi les gens du monde, ils auraient plus de connaissances pour bien se conduire. L’oisiveté engendre tous les vices, mais c’est l’ignorance qui les accrédite et qui les perpétue”, écrit David Augustin de la Brueys. A méditer.

Mahdawi Ben Ali