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Célébration du cinéma européen aux Comores. «La richesse et la diversité» de la culture européenne dans tous ses états

Célébration du cinéma européen aux Comores. «La richesse et la diversité» de la culture européenne dans tous ses états

Culture | -

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Le Festival du cinéma européen a été célébré, du 15 au 29 novembre, sous les auspices de l’Union européenne et de l’ambassade de France à Moroni. Durant quinze jours, «la richesse et la diversité de la culture européenne» a été proposé à travers des films français et d’autres nationalités en versions originales, sous-titrée en français. Cette bonne initiative européenne a lieu dans un pays où le seul festival sur le métier a tiré sa révérence depuis des années et où aucune salle de cinéma n’est opérationnelle.

 

L’Union européenne conjointement avec l’ambassade de France à Moroni ont organisé du 15 au 29 novembre la quinzaine du cinéma européen. Des films de fiction, documentaires, d’animation, des échanges sur les métiers du cinéma ont constitué l’essentiel de l’évènement.


«Pour illustrer la richesse et la diversité de la culture européenne, nous aurons l’occasion de visionner durant cette quinzaine, des films français, mais aussi chypriotes, allemands, italiens, grecs, belges ou encore luxembourgeois en versions originales, sous-titrée en français», a précisé le chef de bureau de l’Union européenne aux Comores, Pierre Beziz, lors du coup d’envoi de cette quinzaine.


«Le cinéma européen existe en tant qu’art et c’est un vecteur de valeurs… Des collègues m’ont dit que le cinéma européen est une valeur de paix, pour d’autres, c’est des chefs d’œuvres italiens ou espagnoles, d’autres encore, un espace de partage. Et tout ça, c’est vrai», a déclaré, à ce propos, l’ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier dans les colonnes de nos confrères de La Gazette des Comores. Des définitions qui ne semblent pas avoir de sens aux Comores où la production cinématographique est insignifiante.

Une lumière s’est éteinte

Cette bonne initiative européenne a lieu dans un pays où le Septième art n’a toujours pas sa place et où le seul festival (Ciff) sur le métier a tiré sa révérence depuis quelques années et où aucune salle de cinéma n’est opérationnelle.Aux Comores, le Septième art avait semblé avoir une petite bouffée d’oxygène avec la création du Comoros international film festival (Ciff) en 2012.

 

Une initiative qui était faite de présentations, de concours et de formations qui ont révélé de nombreux jeunes talents. Après en avoir décroché, en 2015, le premier prix avec son deuxième film, «L’encre de la mer», la réalisatrice, Lailat Abdou Tadjiri, avait pris confiance en elle et devait remporter, deux ans plus tard, le prix du meilleur film documentaire au festival international de court-métrage de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. Il y avait-là de quoi justifier l’apport du Ciff dans le développement du cinéma comorien et pourtant…


Il faut rappeler que durant les années 1960, avec la construction de la salle de cinéma Al-Camar à Moroni, de Al-Qitoiri à Mutsamudu et d’Al-Pajo à Mamudzu, le Septième art avait détrôné les autres formes d’expression culturelle, hormis la musique. Toutefois, les choses se sont détériorées vers les années 1980 à 1990, les nouveaux dirigeants des lieux ayant misé presque exclusivement sur des concerts de musique.

 

Depuis, les Comores n’ont pas connu de véritables salles de cinéma malgré l’attrait, alors, incontestable du Comorien pour le grand écran. A Moroni, les habitants se sont consolés avec de petites salles en tôle principalement dans le quartier populaire dit Asgaraly avant que celles-ci ne disparaissent complètement vers le début des années 2000.


Pour rappel, l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine est en pleine ébullition à en croire un rapport de l’Unesco publié en octobre dernier. «Le secteur pourrait créer 20 millions d’emplois et générer pas moins de 20 milliards de dollars de revenus par an en Afrique si les efforts de structuration et les investissements nécessaires sont réalisés».


Les Comores vont-t-elles pouvoir emboiter le pas et prendre exemple sur l’industrie nigériane, «Nollywood» avec la réalisation de près deux mille six cent films rien qu’en 2020?

Mahdawi Ben Ali

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