La cérémonie de clôture du 6ème congrès panafricain sur les arts, la Culture et l’éducation a eu lieu vendredi dernier au Palais du peuple de Hamramba à Moroni. Présenté à l’issu de la dernière table ronde marquant la fin des travaux menés lors de ce grand rendez-vous continental du 25 au 27 septembre à Moroni, le rapport final a été validé par les participants.
Dans ce document-cadre sont consignées des propositions de solutions aux divers problèmes auxquels sont confrontés les acteurs culturels notamment, les institutions, les travailleurs, les artistes, artisans et administrateurs culturels panafricains.

«Vulgariser et domestiquer»

Sur le thème des «Arts, de la Culture, du patrimoine et de l’éducation comme autant de leviers pour construire l’Afrique que nous voulons», plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment de : «fournir un soutien aux Etats membres pour développer et ou réviser leurs politiques et instruments nationaux en recourant aux médias pour mobiliser les jeunes et les femmes afin de sensibiliser et promouvoir la mise en œuvre des politiques continentales en matière d’Arts, Culture et de Patrimoine tout en plaidant en faveur de l’importance d’une approche centrée sur les populations dans la gestion du patrimoine en Afrique et en adoptant les valeurs locales qui répondraient aux besoins spécifiques des sites culturels et naturels africains.

Par rapport à la restitution des ressources patrimoniales, il a été, entre autres choses, de «vulgariser et domestiquer la loi modèle de l’Ua sur la protection des biens culturels et du patrimoine, et la position africaine commune, encourager la collaboration entre les gouvernements et les institutions universitaires pour soutenir la préservation et la promotion du patrimoine et lutter contre le trafic illicite des ressources culturelles».

Par rapport à l’Education artistique dans le système éducatif, il y est mis en évidence«la nécessité de promouvoir la collaboration et les partenariats entre les Etats membres de l’Ua, les institutions culturelles panafricaines et les organisations internationales pour assurer la gestion durable des ressources du patrimoine et la promotion des langues africaines comme ingrédients essentiels de l’intégration régionale et mondiale pour parvenir à l’unité et à la paix sur tout le continent», ont été également recommandées.De même, il faudra «veiller à ce que l’éducation artistique soit intégrée dans les systèmes éducatifs des États membres de l’Ua et soutenir sa mise en œuvre par le biais d’ateliers et de programmes d’enseignement artistique spécifiques à chaque pays et à ce que, l’Union africaine valide le projet d’éducation artistique, la finalise et la soumette aux organes délibérants de l’Ua pour approbation».

«Le temps de la mise en œuvre!»

Après sa validation par le congrès, il reste à le présenter à la session ordinaire du 5ème comité technique spécialisée sur la jeunesse, la culture et sport (Stc-Ycs5) qui se tiendra en 2025 pour examen et approbation.A l’occasion de cette cérémonie de clôture, la représentante de la Commission de l’Ua, Angela Martins, a exprimé sa satisfaction par rapport à l’organisation et au déroulement du congrès en saluant l’implication de tous les participants pour aboutir à l’élaboration du document cadre qui va régir les secteurs évoqués dans les pays membres de l’Ua.«En trois jours, nous avons mené des discussions fructueuses sur les domaines artistique, culturel et éducatif. Nous avons pris note du comment vous l’avez pris en réfléchissant sur des sujets importants du secteur et en fournissant d’importantes recommandations qui doivent, maintenant, être traduites en action. Nous devrons travailler sur la mise en œuvre de cette politique et voir les actions des Etats membres de la commission de l’Ua», a-t-elle plaidé.

«Traduire dans les politiques publiques»

Pour sa part, la représentante du comité de l’Aup6, Christana Afrikaner, a exprimé sa gratitude au pays hôte, les Comores, pour son hospitalité, et pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé. Considérant que la promotion du patrimoine africain est une chose «vitale» elle se dit confiante que les objectifs ciblés seront réalisés dans l’intérêt de l’Afrique.Quant au ministre comorien de l’Education nationale, Bacar Mvoulana, il a salué les travaaux menés au cours du congrès et soutenu que cette cérémonie de clôture ne constituait pas la fin mais le début d’un long processus dans la mesure où les résolutions et recommandations issues de ces trois jours de travail doivent être traduites en actions concrètes dans les politiques publiques des états : «En ma qualité de ministre de l’Éducation et de la Recherche, je m’engage à poursuivre les efforts pour intégrer davantage la culture dans nos systèmes éducatifs et nos programmes de recherche. L’éducation reste, sans nul doute, le socle fondamental sur lequel repose l’avenir culturel, scientifique, et économique de notre continent», a-t-il martelé.