Les artisans n’ont pas tous pris leurs quartiers. Un monsieur, plutôt bavard, se tient devant le stand d’Aina Kathia Ravelontsalama. Il s’appelle Jean-Marc. C’est un Français.
Entre ses mains, des blocs-notes faits maison, qu’il a achetés dans le stand d’à côté. Il converse avec l’artisane malgache de produits et d’autres. «Même ça, c’est joli. C’est magnifique», s’exclame-t-il, brandissant un avion en bois marqué du nom d’une compagnie aérienne. «En 2006, quand je suis venu (aux Comores, Ndlr), j’ai pris cette compagnie», se remémore-t-il.
«Artisanat de cœur»
Le monsieur est venu rendre visite à une amie de sa femme, et puis «[a] eu l’heureuse surprise qu’il y avait une exposition d’artisanat». «Ce qui est intéressant dans un pays c’est l’artisanat, qui est produit par ses habitants. C’est de l’artisanat de cœur. C’est vraiment des produits qui ont été créés par les concepteurs qui sont ici», confie-t-il, tout heureux d’échanger avec un journaliste. Tout ce qu’il souhaite au pays, c’est plus de touristes. «Comme ça vous pourrez accroître les capacités des Comores à se développer», dit-il.
L’importance du thème de l’Art et du mariage, explique Rahamatou Goulam, c’est justement de faire comprendre qu’»au-delà de l’amour, du couple, il y a le développement lui-même». En d’autres termes, on peut faire le grand-mariage tout en mettant en valeur les produits locaux et en participant, du même coup, au développement du pays.
Pour la directrice de l’artisanat, il n’y a nul besoin d’aller à Dubaï ou Dar-es-Salam remplir des conteneurs d’accessoires de mariage, puisque nos artisans sont capables de fournir ce qu’il faut que ce soit au niveau de la construction des maisons, des mobiliers, de la décoration et même de la nourriture à servir lors des festivités. «Nous ne produisons pas du riz mais plutôt du manioc et des bananes. C’est mieux de les mettre en valeur», annonce-t-elle en parlant d’une séance de «dégustation des mets comoriens» lors de la cérémonie de clôture du Salon, programmé demain jeudi, 5 juillet, au Retaj hôtel. Le même jour aura lieu, à 15 heures, un carnaval de mariage dont le départ est prévu au palais du peuple.
Auparavant, se tiendra, ce mercredi 4 juillet, sur l’île de Mwali, sur la place de l’indépendance, une exposition-vente, en plus de celle qui a déjà lieu au Cnac de Bandamadji ya Itsandra. La particularité de ce deuxième salon de l’artisanat, c’est qu’il se déroule sur toutes les îles. Mais pas que. «C’est l’un des motifs de mon déplacement ici, pour pouvoir échanger les idées. Donner notre savoir-faire et savoir ce que font les Comores comme artisanat», explique Aina Kathia Ravelontsalama, membre de la plate-forme Entreprendre au féminin Océan Indien (Efoi) de Madagascar. «Vous avez de belles choses aussi», dit-elle, constant une ressemblance entre certains produits artisanaux des Comores et de Madagascar.
Elle cite, par exemple, les papiers recyclés. «C’est un peu les mêmes, sauf que les matières pour nous c’est du papier, et pour vous c’est du papier chips. C’est très joli», dit-elle. L’artisane propose, sur son stand, des sacs, des sandales ou encore des chapeaux à base de raffia et de cuir. La Direction de l’artisanat souhaite, l’année prochaine, ouvrir le Salon national de l’artisanat à des pays autres que ceux de l’Océan Indien. «Peut-être que l’année prochaine ce sera ouvert aux pays amis. Et qu’on aura peut-être des Marocains ou des Égyptiens qui viendront exposer», espère Rahamatou Goulam. Et pourquoi pas ?