Le Cndrs a organisé, hier, la cérémonie de prise de service du Dr Abdou Djohar à la tête de son laboratoire de linguistique. Une nomination motivée par l’engagement unanimement reconnu de l’auteur de D’une terre à l’autre pour la langue comorienne qui s’est dit «déterminé à relever le défi de l’introduction du shiKomori dans l’enseignement. Un débat récurrent dans l’Education nationale.

«J’espère être à la hauteur de cette lourde tâche pour laquelle j’ai besoin du soutien de tout le monde car avant tout, la valorisation du Shikomori reste un combat national. Bien que nous ayons différents dialectes en fonction des îles on se comprend facilement. Nous avons une seule et unique langue qu’il nous faut protéger», a précisé le linguiste.Pour sa part, le représentant de la direction de l’alphabétisation, Kamardine Abdou, a rappelé la lourde tâche qui attend Abdou Djohar.

Selon lui, bien que les Comores aient trois langues officielles, personne ne maitrise aucune du fait qu’aucune d’elles n’est enseignée en shiKomori : «De la période coloniale à nos jours, le pays a toujours accordé la priorité au français au détriment du shiKomori surtout au niveau de l’enseignement. Pour n’importe quelle petite manifestation, les discours sont faits en langue étrangère, ce n’est pas normal. C’est un «péché» qu’il nous faut corriger», a-t-il déploré.

Le nouveau patron du laboratoire linguistique du Cndrs va travailler avec l’association Uwanga, celle des linguistes, Les amis de la langue et l’Ortc. Il envisage également avoir une collaboration avec Sorbonne Paris Nord, en France.

«Dr Abdou Djohar a toujours travaillé pour développer et promouvoir la langue comorienne et il ne va pas s’arrêter en si bon chemin avec la prise de fonction à notre laboratoire linguistique. C’est une fierté pour nous de travailler ensemble pour faire briller notre langue car il n’y pas de pays sans langue comme il n’y pas non plus un peuple sans langue», a conclu le directeur du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi.