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Décoration au stade Maluzini. Une œuvre qui fait débat

Décoration au stade Maluzini. Une œuvre qui fait débat

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Un Coelacanthe «pas vraiment réussi» érigé sur la façade d’entrée, un slogan en lettres capitales calqué sur celui du club de la capitale française, le Paris-Saint-Germain. Des créations qui semblent loin de faire l’unanimité. Pour sa part, l’auteur de la sculpture du célèbre poisson estime qu’il s’agissait, plutôt, de pondre une «idée originale», plus qu’autre chose.

 

Après le slogan «Ici c’est Malouzini!», calqué sur celui du Parc des Princes, à Paris, qui continue de faire couler encre et salive, les dirigeants du plus grand stade des Comores viennent d’enfoncer le clou avec l’exposition d’un coelacanthe sur la façade d’entrée. Cette création réalisée par l’artiste Napalo est loin de faire l’unanimité au sein des habitués des lieux qui ne cachent pas leur colère contre cette œuvre qualifiée, souvent, d’«indigne du poisson légendaire comorien et symbole de toute une Nation».


Dans les taxis, au marché et même dans l’administration, la «création mal réalisée» de Napalo est devenue un sujet de discussion majeur. Certains suggèrent même que le slogan qui serait «bêtement» calqué sur celui du Parc des Princes, à Paris, tout comme le coelacanthes de Napalo soient retirés de ce stade qui reçoit les plus grandes manifestations sportives, et d’autres encore, du pays.


«Il y a effectivement, matière à s’indigner. Ce qui a été fait, c’est purement de l’amateurisme. Il ne s’agit pas de remettre en cause, de manière générale, les capacités de l’artiste. On a vu des œuvres de l’artiste de très grande qualité. Mais il faut bien reconnaitre qu’en voulant produire un coelacanthe, cette fois-ci il a pondu un je-ne-sais-quoi», estime l’ancien chroniqueur culturel du quotidien La Gazette des Comores, Yazid. En dehors de tout appel à candidature qui aurait pu impliquer un maximum d’artistes pouvant faire honneur aux vaillants guerriers de l’équipe nationale, le ministère des Sports a, encore une fois, opté pour un raccourci et, malheureusement, le résultat est loin des attentes. De toute évidence, l’oeuvre réalisée est un «simple» poisson très loin du légendaire coelacanthe, symbole de la Nation comorienne. Dans les rues de Moroni et ou encore à Mvuni, entre autres, on peut voir des peintures et des sculptures de coelacanthe bien plus ressemblant.


Selon un artiste de la place qui a requis l’anonymat, la description que l’auteur fait de son œuvre serait «très loin de la réalité» : «un coelacanthe qui laisse entrevoir la peur dans le regard, sans écailles ni nageoires, est-ce vraiment un coelacanthe?», se demande-t-ilPour sa part, le ministère des Sports semble n’avoir rien à en redire et est prêt à défendre Napalo, comme ce fut le cas avec le slogan «Ici c’est Malouzini» copié sur celui du Parc des Princes.

«Pour moi, c’est un honneur de présenter le coelacanthe sur la façade du stade. Je me devais de trouver une idée originale qui m’honore moi-même et le ministre de la Culture qui m’a confié ce travail. Je me devais une création qui sort de l’ordinaire. Il faut savoir qu’il n’était pas question de créer un coelacanthe inerte. Je me devais de donner une image forte à l’image de l’équipe. Un coelacanthe bien vivant et prêt à aller au défi», s’est défendu, pour sa part, Napalo.

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