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Démolition de la mosquée d’Oman I Un monument de plus rayé de la carte

Démolition de la mosquée d’Oman I Un monument de plus rayé de la carte

Culture | -

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Malgré la récente promulgation de la loi portant protection du patrimoine culturel et national, des monuments historiques continuent de tomber. Après Ntsaweni, Fumbuni, Itsandra et Moroni, les dernières traces de la mosquée historique d’Oman viennent d’être entièrement éffacées à Domoni ya Ndzuani.

 

C’est lors d’une visite guidée le 4 juin dernier que les Gardiens du patrimoine culturel de Domoni (Gpcd) ont constaté que les restes de la mosquée historique d’Oman située dans la zone tampon du Palais Pangani à Domoni ya Ndzuani ont été entièrement rasés. Un monument qui figure dans la liste des éléments du sultanat des Comores à inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco. N’étant pas habilité à porter le dossier devant la justice, le Gpcd a soumis le problème à la mairie de Domoni et espère que tout sera fait pour que de tels actes ne se reproduisent plus.


“Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Pour trouver un compromis, on s’était entretenu avec la personne, un certain Voija, qui se disait en droit de détruire la mosquée historique pour construire une madrasa à la place et nous avions même proposé une solution. Une autre réunion a été prévue pour poursuive la discussion mais a notre grande surprise nous avons découvert à lors d’une visite guidée, la démolition de cette mosquée. Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte qui va à l’encontre des conventions, lois nationales et internationales”, a réagi le président des Gardiens du patrimoine culturel de Domoni, El-farouk Charif Houmadi.

 «Mettre fin au cauchemar»

Le constat est amer. La destruction des monuments historiques aux Comores suit son bonhomme de chemin sans véritable engagement de la part des pouvoirs publics à mettre fin à cette hécatombe et à punir les coupables. Pourtant la loi fraichement promulguée sur la protection du patrimoine* est formelle à ce propos et, notamment, sur le plan pénal : “Sera puni, quiconque aura modifié, aliéné un monument inscrit ou classé, sans respecter les obligations d’information et de notification prévu par l’article 31”.
Dans le cas comme celui de la démolition de la mosquée d’Oman, le coupable encourt une peine allant de “six mois à trois ans et une amende de cent mille à cinq millions de francs ou seulement l’une de ces deux peines”, précisé l’article 59 de ladite loi.


Le directeur du Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs), Dr Toiwilou Mze Hamadi, dit déplorer ces actes qui relèveraient, selon, lui, de l’”ignorance” et de l’”irresponsabilité”. Il fait appel aux “bonnes volontés” pour tenter de trouver une solution. “Je ne cesse de rappeler la part de responsabilité de l’autorité publique qui ne me semble pas accorder à la question de la protection du patrimoine l’importance nécessaire. Nous sollicitons leur accompagnement pour mettre fin à ce véritable cauchemar”, devait-il concluren

*N° 20-003 / AU,

Mahdawi Ben Ali

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