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Entretien du président Azali Assoumani à l’Unesco I Un tournant dans l’inscription des médinas des Sultanats historiques

Entretien du président Azali Assoumani à l’Unesco I Un tournant dans l’inscription des médinas des Sultanats historiques

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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L’Unesco assure que le dossier des Comores suit son «cours normal» et qu’il devrait être inscrit en juillet 2026 «sans grandes difficultés»

 

Après le dépôt technique du dossier des médinas des Sultanats historiques des Comores tenu le 30 janvier dernier au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, la cérémonie officielle s’est déroulée mardi 11 février en présence du chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani. Dans la mesure où se dossier revêt un volet scientifique et un volet politique, cette cérémonie officielle honorée par la plus haute autorité comorienne, marque un pas de plus vers l’inscription prévue pour l’année prochaine, de ces médinas.


Accueilli par la directrice générale de cette institution onusienne, Audrey Azoulay, et conduit au salon Lowenda pour une rencontre bilatérale, l’ancien président de l’Union africaine était accompagné du ministre des Télécommunications, Oumouri Mmadi Hassani, de la Ministre de l’Information, Fatima Ahamada, de l’ambassadeur de l’Union des Comores à Paris, Ahamada HamadiI et de l’ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco Dr Mohamed Bajrafil. Plusieurs sujets ont été abordés durant l’échange, avant la remise du dossier de candidature des médinas pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité par le président Azali à la patronne de l’Unesco, la principale raison de cette rencontre qui officialisait, donc, le dépôt de la candidature.

«Divers et jaloux de son unité»

Après le mot de bienvenue de madame Azoulay, dans lequel elle a rappelé combien l’Uesco était «heureuse» de voir les Comores parvenir à faire ce dépôt – qui sort le pays de la liste des douze pays au monde à n’avoir aucun bien classé au patrimoine mondial – le président de Azali Assoumani a longuement vanté la diversité de la culture comorienne «qui est plus importante que tout».La plus haute autorité comorienne a également fait un historique sur l’origine du peuplement comorien et a souligné combien ce melting-pot a fait du peuple comorien un peuple «uni et jaloux de son unité».  

Pour sa part, la directrice général a rappelé combien le dépôt de ce dossier était «important» pour l’Unesco, qui, sous sa double mandature, a fait de la représentation au patrimoine de tous les pays du monde une «priorité absolue» – y voyant une grande fierté pour son institution qui concrétise ses objectifs. Comme pour s’assurer que le dossier déposé par les Comores était bien solide, elle a demandé à son collaborateur en charge de la Culture de faire le point sur ledit dossier d’inscription des médinas des sultanats des Comores au patrimoine mondial de l’humanité.

Quatre biens 

Pendant cette cérémonie, le chargé de la culture à l’Unesco, Ramirez a rassuré que le dossier des Comores «suit son cours normal et qu’il devrait être inscrit en juillet 2026 sans grandes difficultés». Il faut noter que le vote pour l’inscription au patrimoine mondial est du ressort exclusif des pays membres du Comité du patrimoine mondial. Il faut, également, rappeler que les Comores ont inscrit, depuis 2007, sur la liste indicative du patrimoine mondial, quatre biens : deux sur les écosystèmes marins et terrestres, un sur le paysage culturel des plantations à parfums des îles de Comores et les médinas de leur Sultanats historiques.


Dans ce lieu de science, les belles pensées ont fusé dans tous les sens et chaque discours a semblé bien important que l’autre, portant les Comores dans une sphère de développement. C’est que la sous-directrice générale pour les sciences exactes et naturelles prend le sceptre et informe l’assistance, de la richesse extraordinaire de la faune et de la flore de l’archipel des Comores. Elle a évoqué l’ylang-ylang – dont les feuilles font courir les grands parfumeurs du monde - en vue de la production de leurs parfums de luxe, et la vanille.


Le délégué permanent de l’Union des Comores auprès de l’Unesco a insisté sur la production de l’Ylang-Ylang et a rappelé qu’elle est quasi-exclusivement féminine. Ce à quoi Azoulay répondra qu’il serait judicieux de penser à inscrire toute la chaine de production de l’ylang-ylang au patrimoine mondial, à l’instar de la ville de Grasse, qui se réjouit, aujourd’hui, d’avoir inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’humanité les méthodes traditionnelles de production des parfums.

«Mecque du parfum»?

«L’inscription de l’ylang-ylang au patrimoine mondial peut faire des Comores la Mecque du parfum au monde. J’y vois donc un intérêt à la fois culturel et économique. Il faudrait, par exemple, que les Comores pensent à inscrire le kofia au patrimoine mondial immatériel, en partenariat avec des pays comme Oman, Djibouti et la Tanzanie, où il est tout aussi porté avec la particularité qu’en Afrique de l’Est, le kofia le plus abouti et, donc, le plus cher est fabriqué aux Comores par des femmes», a souligné Dr Kassim Mahamed-Spyir Bajrafil.

A l’issue des échanges, la directrice générale de l’Unesco a assuré à son hôte que son institution était à la disposition de l’Union des Comores pour la promotion de la culture et du patrimoine, pendant les Jeux des Îles de l’Océan Indien, en 2027, qui se tiendrons aux Comores.
Elle a dit, également, sa disposition à mettre l’expertise de l’Unesco au service des Assises nationales sur l’Education.

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