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Exposition photographique «La révolte lycéenne, un demi-siècle après» I Un témoignage sur l’histoire récente des Comores

Exposition photographique «La révolte lycéenne, un demi-siècle après» I Un témoignage sur l’histoire récente des Comores

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Ce fonds photographique conservé par Mbaé Toyb et Mahamoud Abdallah Salim, marqué par l’amateurisme de son tirage sur papier, la conservation, et l’aspect jauni par le temps des épreuves, n’enlève en rien de son intérêt pour l’historiographie ne serait-ce que par le fait qu’elle révèle une fenêtre ignorée de la longue lutte pour l’indépendance.

 

L’Exposition met en lumière, depuis le Palais du peuple à Hamramba, un ensemble de photographies originales témoin de ce mouvement inédit de mars 1968. Elle célèbre la naissance et le développement d’une conscience nationale chez les jeunes lycéens comoriens, ainsi que le développement de liens d’amitié et de fraternité entre élèves des quatre îles comoriennes durant la période obscure de la colonisation. Elle révèle au grand jour, en cette année 1968, le tout premier cri de la révolte qui couvait chez le peuple comorien colonisé, synonyme du premier pas de la marche vers l’indépendance du pays et la liberté.


Ce fonds photographique conservé par Mbaé Toyb et Mahamoud Abdallah Salim, marqué par l’amateurisme de son tirage sur papier, la conservation, et l’aspect jauni par le temps des épreuves, n’enlève en rien de son intérêt pour l’historiographie ne serait-ce que par le fait qu’elle révèle une fenêtre ignorée de la longue lutte pour l’indépendance.


«La révolte lycéenne, un demi-siècle après» est un témoignage unique sur les Comores de la fin des années 1960 à travers le soulèvement de trois cent jeunes lycéens qui vont parcourir à pieds, les uns, depuis Moroni, tout l’Itsandra, le Washili et le Hamahame, les autres sillonnant le Mitsamihuli, le Mbude et le Hamanvu, tandis que d’autres encore partiront du Mbadjini ou du Hambu, vers le Washili.


Toutes et tous vont traverser les plaines, les montagnes, et les forêts comoriennes pour converger vers un village perdu du littoral-est dans le Washili, Kuhani, pour pouvoir continuer, à l’abri des recherches de la Légion étrangère, de la gendarmerie et de la police, leur contestation du système colonial et ses injustices.
Dans une salle légèrement éclairée du Palais du peuple, suivant une scénographie chronologique, le visiteur pourra par les textes des posters, obtenir les explications complémentaires des images de ces jeunes au regard innocent, mais gai, insouciants, et inconscients de l’Histoire qui est en train de s’écrire au rythme de leur pas.
La présence du livret de l’exposition et du livre de narration «Comores, Mars 1968, la Révolte Lycéenne (KomEdit-Paris. 2022) constitue un témoignage majeur et surtout complémentaire par les informations inédites qui y sont révélées sur le mouvement.


Le regard du visiteur de l’exposition pourra se perdre à volonté dans les photos exposées, dans l’album du livre ou encore dans les images et les témoignages de ces jeunes lycéens dont la plupart n’avait pas encore 18 ans.La projection en continue d’un diaporama a été proposée à la sortie, comme pour vous faire réviser l’ensemble de l’exposition et interroger le visiteur si il a retenu la leçon magistrale administrée par ces jeunes lycéens de 1968. Elle vous permettra de quitter l’exposition en douceur, en gardant dans l’inconscient, ces images pleines d’innocence mais aussi de vérité historique.

MTH

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