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Exposition. La révolte lycéenne de mars 68 I Un pan crucial de l’histoire à portée d’images

Exposition. La révolte lycéenne de mars 68 I Un pan crucial de l’histoire à portée d’images

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Longtemps laissé aux oubliettes pour cause «d’absence d’archives», ce mouvement, une première absolue à l’époque, va se rappeler à notre mémoire à travers une exposition photographique et un livret, sous les auspices du Dr Mbaé Toyb, un des acteurs de l’évènement intervenu il y a, aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après.

 

Le vernissage de l’exposition «La révolte lycéenne de Mars 68» initiée par le médecin, Mbaé Toyb, aura lieu, jeudi 20 octobre prochain au palais du peuple à Moroni, sois un demi-siècle après l’évènement. Les docteurs Mbaé Toyb et Mahmoud Abdallah Salim, tous deux lycéens en 1968, ont pu conserver des images de cette page capitale de l’histoire comorienne aujourd’hui méconnue notamment par les plus jeunes. Une exposition qui vient, soutiennent ses initiateurs, «commémorer cet épisode historique de Mars 68 et célébrer ces jeunes lycéens de 12 à 22 ans qui ont été les initiateurs de cette contestation ouverte de l’ordre colonial, aux Comores».


Cette exposition dévoile l’émergence d’une conscience nationale chez des lycéens qui, en cette année 1968, ont puissamment contribué à l’éveil de la société comorienne face au colonialisme français. Cette révolte, qui avait été menée en trois phases, allait être pour beaucoup, en effet, dans la marche vers l’indépendance des Comores sept ans plus tard en juillet 1975. Une phase purement lycéenne du 29 janvier au 21 mars 1968, qui allait être suivie de l’entrée en scène de la population et, par la suite, de l’implication des responsables politiques avec la démission de plusieurs ministres du gouvernement de Saïd Mohamed Cheik et la création de partis politiques, notamment du Parti socialiste des Comores (Pasoco) en août 68 avec son slogan historique, «Mkolo nalawe!», ou encore son ferme positionnement pour l’»indépendance immédiate», le Rassemblement démocratique du peuple comorien (Rpdc) en septembre 1968 et l’Union pour la démocratie aux Comores (Udc).


Cette exposition vient, par la même occasion, compenser le vide laissé, jusqu’ici, par les historiens, l’Université des Comores, et de manière générale, par toute l’administration d’Etat, sous le prétexte de la «destruction des archives» sous le régime révolutionnaire soilihiste, entre août 1975 et mai 1978.Selon un communiqué de presse, ce rendez-vous devrait être «un moment de partage et d’échange pour les anciens lycéens, mais aussi de découverte pour les plus jeunes».

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