Depuis le 23 septembre 2025, les cimaises de l’Alliance française de Moroni accueillent une exposition singulière : «Harmonie», la toute première présentation publique du jeune peintre comorien, Mouayad Ben Saïd Ali Ousseni. Quatorze tableaux y seront visibles jusqu’au 4 octobre prochain.A travers cette série d’œuvres, l’artiste propose un voyage sensible au cœur de la nature et de l’humain, en cherchant à capter ce qui relie, apaise et équilibre. «Harmonie, c’est à la fois une quête personnelle et un message universel. J’ai voulu mettre en lumière la coexistence des différences, qu’elles soient culturelles, naturelles ou humaines», confie-t-il.

Parmi les œuvres exposées, certaines mettent à l’honneur des éléments emblématiques du patrimoine naturel comorien, à commencer par la fleur d’ylang-ylang, dont l’huile essentielle qui en dérive fait la renommée internationale du pays. «C’est aussi une manière de préserver et de valoriser cette fleur précieuse dont les Comores sont les premières productrices mondiales», explique le peintre. La nature, sous ses multiples visages, est, ici, présentée comme un langage universel d’équilibre. Les fleurs, les couleurs et les formes entrent en dialogue pour exprimer une vitalité qu’il s’agit de transmettre et de protéger.

Un hommage à la femme

L’exposition ne se limite pas seulement à la nature. Elle explore aussi des thématiques profondément humaines, avec des toiles qui célèbrent la beauté de la femme comorienne et l’»amour inconditionnel» de la mère. Dans l’un de ses tableaux, Mouayad Ben Saïd Ali rend hommage à ce dévouement maternel naturel. «La mère n’hésite pas à se brûler la main pour protéger son enfant», affirme-t-il, en insistant sur les «sacrifices et la force» de celle qui met la vie au monde et la préserve.
La présentation de l’exposition met en avant l’idée que l’harmonie n’est pas l’effacement des différences, mais leur dialogue. Les contrastes –qu’ils soient de couleurs, de formes ou de thèmes, seraient non seulement porteurs de beauté mais aussi de complémentarité. A ce propos, peut-on lire dans le texte d’accompagnement : «l’harmonie, c’est l’acceptation et l’intégration de la diversité».

En invitant le public à contempler ses œuvres, Mouayad Ben Saïd Ali propose une méditation artistique sur la sérénité intérieure et sur les liens invisibles qui nous relient les uns aux autres. Cette première sortie apparaît, ainsi, comme une étape fondatrice d’un parcours artistique prometteur, où chaque toile fait écho à une quête universelle : trouver un équilibre entre soi, les autres et le monde.La peinture, rappelle l’artiste, est entrée très tôt dans sa vie. Rapidement, elle est devenue, plus qu’un passe-temps, un besoin vital d’expression, un miroir de sa vision du monde. «C’était une manière de donner forme à mes pensées et à mes émotions. De fil en aiguille, je suis tombé amoureux de cet univers», conclut-il.