Bienvenus à l’Exposition internationale du Facc. Ici trône «La vie est un manège» de la Maoraise Yasmine Thany, la «Synergie entre le figé et le mouvement» de Maïmouna Diop, les dessins sur toile du Maorais, Saïd Ali Sola, les créations de la Mauricienne, Zaahirha Muthy et la franco-burkinabè, Salome Sanou alias Sasa’Art, entre autre autres. Ici chacun y va de son pinceau et transmet l’émotion de son histoire.
C’est ainsi que Salome Sanou s’est engagé aux côtés de la femme qu’il présente dénudée dans sa simplicité tout en rappelant la noblesse absolue de sa place sur cette terre, à savoir «le centre du monde».
«Les éléments de l’expo internationale sont installés de façon remarquable. Un labyrinthe convivial où les visiteurs peuvent aisément circuler et échanger sans aucun risque de toucher aux œuvres. J’ai été marqué par les dessins sur toile de Sola. Au loin, on ne voit que des petits points puis des carreaux. C’est un style complet dans lequel il n’est pas facile de deviner si de l’art plastique ou de la photographie. Le seul bémol c’est que les artistes n’ont pas eu l’occasion de présenter, chacun son œuvre, au public comme ce fut le cas au Foyer des femmes», a analysé la plasticienne et styliste sénégalaise, Maïmouna Diop.
Pour cette cinquième édition du Festival d’Arts contemporains des Comores, une partie du Palais de Hamramba (le siège du parlement) a tout simplement viré à la galerie d’art. Le décore a changé du tout au tout. Juste une vitrine sépare l’Exposition «Emergence» dédié aux plus jeunes et l’Exposition Internationale faite de peintures et de sculptures d’artistes d’ici et d’ailleurs plutôt bien choisies par le directeur artistique de ce désormais grand rendez-vous, Denis Balthazar.
Traverser l’océan pour créer le «Nous Comoriens»
Depuis le hall, le ton est donné avec une sculpture du 1er Simbo d’Or de la précédente édition, Zainou El Abidine dit Picasso. Une sculpture en plâtre et résine sur la femme qui a le don d’attirer au premier regard l’attention du visiteur tout en l’invitant à aller au-delà.«La scénographie a été bien réfléchie et travaillée. On sent qu’ils ont pris le temps qu’il faut pour cela, par rapport à l’exposition au Foyer des femmes de Moroni où il m’a semblé manquer de suffisamment de cohésion. J’ai été beaucoup attiré par l’abstrait du Comorien, Seda, et de la sénégalaise, Maïmouna Diop.
J’espère revenir pour la prochaine édition après avoir été attiré par l’accueil et la simplicité des Comoriens, le métissage culture, sa belle nature et ses mille couleurs», a apprécié Salome Sanou.La franco-burkinabè estime, cependant, que ses toiles n’ont pas été mises suffisamment en valeur et trouve «regrettable» que des artistes aient pu exposer plusieurs tableaux et que d’autres «n’en ont qu’un».
Au début placé sur une petite scène à même le sol puis accroché au mur, «La fabrique du Nous» de Marie Morel reflète une belle image des Comores. Avec sa peinture acrylique et son encre de Chine sur toile, de la ficelle de coco, Marie Morel fige le métissage culturel comorien sur une toile de 2,14/1,51 cm. «Mon travail veut juste montrer cette circulation qui a fabriqué l’archipel des Comores, ce qu’elle englobe de civilisations parce c’est bon et rassurant d’imaginer nos vaillants et courageux ancêtres venus d’Afrique, d’Austronésie et du Moyen-Orient à travers cet immense océan pour créer le Nous comorien», a-t-elle précisé comme pour approuver la pertinence du thème de l’évènement.