Le réseau des Alliances françaises aux Comores a organisé, l’après-midi du mercredi 30 juillet, à l’Alliance Française de Fomboni, le premier concours théâtral du Festival des arts de la rue. Il s’agit d’un événement national lancé à Mwali, Ngazidja et Ndzuani. Les troupes finalistes de chaque île se retrouveront à Moroni, du 17 au 25 septembre prochain, pour la grande finale nationale. L’objectif de ce festival est de promouvoir les arts de la rue à travers plusieurs disciplines, notamment le théâtre, le cirque et d’autres formes artistiques, afin de mettre en lumière les talents locaux et de contribuer à l’épanouissement de la culture comorienne.
Pour cette première étape à Mwali, deux clubs de théâtre ont présenté chacun une pièce dans le cadre de la compétition. Il s’agissait de la troupe Les Enfants de Djumbé Fatima de Fomboni, qui a livré une performance en langue française sur la régence de Djumbé Fatima, et du club Udjumbé wa Wanani, venu de Djando, qui a joué une scène en langue comorienne illustrant les conflits d’héritage dans la société comorienne.
Les conflits d’héritage dans la société comorienne
Une pièce riche en messages, et qui reflète des réalités auxquelles de nombreux Comoriens sont aujourd’hui confrontés. À l’issue de la compétition, c’est la troupe Les Enfants de Djumbé Fatima qui a remporté la première place, grâce à une prestation marquée par une mise en scène soignée et une forte portée historique et culturelle autour de la figure emblématique de la reine Djumbé Fatima. « Le choix n’a pas été facile. Les deux clubs ont livré des prestations solides qui ont séduit le public. L’une brillait par sa scénographie, l’autre par la puissance de son message », a confié Mohamed Larif Oukacha Sany, membre du jury.
« La Régence de Djumbé Fatima » est une pièce de théâtre de 52 pages, écrite par Mohamed Rachidi et publiée le 1er mars 2021. Elle retrace l’arrivée de Djumbé Fatima à Mwali, après un long périple en Afrique et en Europe, en quête de soutien pour résoudre un conflit foncier l’opposant au colon planteur français Josef Lambert. Trahie par son fils, certains notables de l’île et par son navigateur, le commandant Massiou, la reine décida alors de faire emprisonner ce dernier, d’exiler Madame Droit à Mayotte, avant de se réfugier à Nyumashuwa pour préparer une nouvelle résistance face à Lambert et ses alliés. La troupe Les Enfants de Djumbé Fatima devra interpréter l’intégralité de cette pièce lors de la prochaine étape, prévue à l’Alliance Française de Moroni en septembre prochain.
