Qu’est-ce que le Cndrs va faire des problématiques, propositions et solutions exposées pendant les cinq tables rondes de cette première édition du festival des sciences et des Arts?
Tout d’abord je commence par exprimer mes remerciements au chef de l’Etat pour avoir autorisé le Cndrs à réaliser cet évènement qui marque un grand moment de l’histoire des Comores dans le cadre de la valorisation de la mer, particulièrement dans l’archipel des Comores.Par rapport aux sujets qui ont été proposés, il s’agissait, pour nous, de réunir les différents acteurs et décideurs pour définir, ensemble, une nouvelle approche qui consiste à voir la mer comme étant l’avenir de l’Océan indien dans l’archipel des Comores.Face à cette problématique de la mer, il y a trois éléments de réponse. Au niveau de l’Etat, il s’agit de comprendre que la mer des îles de l’Océan indien et de l’archipel des Comores regorge de ressources naturelles voire culturelles d’une valeur exceptionnelle qui méritent d’être au cœur de la recherche et des solutions qui doivent être mises à profit pour le développement.
Au niveau de nos partenaires, elle doit toucher tout le monde. La participation de différents partenaires a permis à chacun d’apporter sa réflexion et ses suggestions et de dégager différentes propositions permettant de concevoir, effectivement, la mer comme une ressource durable. Ces propositions doivent permettre à notre pays, comme à nos partenaires, de relever le défi auquel est confronté la mer de l’Océan indien et des îles Comores. Elles nous ont permis de nous conforter dans l’idée que cette problématique de la mer ne concerne pas les Comores uniquement, mais aussi les autres entités, institutions et organisme régionaux et internationaux.
C’est pour cela qu’un bon nombre de nos partenaires ont manifesté l’intérêt de venir y participer non seulement en tant qu’observateur, mais surtout en tant qu’acteurs scientifiques pour emmètre leurs avis.Au niveau du public, il était là durant les trois jours, du matin au soir. Cela témoigne de l’engagement inconditionnel et responsable de tous les participants.
Les propositions recueillies ne concernent pas seulement le Cndrs. Comptez-vous impliquer les autres institutions concernées?
Je pense, à ce propos, qu’il faut savoir accepter les réalités du pays. C’est un fait peu contestable. Des institutions comoriennes ont bien voulu accompagner le Cndrs dans la réalisation de cet évènement qui n’est pas celui du Cndrs mais de toute la nation. Qu’elle en soient remerciées.
Dans ce monde, il y a ceux qui prennent le chemin dès le départ, ceux qui le prennent en marche et ceux qui, malgré le fait que ce soit sans l’intérêt de tous rechignent à le prendre avec les autres. Ce qui est sûr, c’est que, évidemment, le Cndrs va partager les acquis de ce premier grand rendez-vous avec toutes les institutions qui peuvent faire de nos recherches un vecteur de développement pour ce pays que nous chérissons. L’implication des autres institutions est plus que nécessaire.
Pourquoi avoir allié les sciences aux arts pendant ce festival?
Il convient de souligner, d’emblée, que les deux notions sont intimement liées. Malgré leur différence sur le plan conceptuel, l’une ne peut exister sans l’autre. En d’autres termes, les sciences sont des arts et, par ricocher, les arts sont l’œuvre de la science.Si les sciences existent nécessairement, c’est parce que les arts existent réellement. La mer regorge de richesses scientifiques et artistiques, les deux axes qui ont fait l’objet de notre festival. La mer raconte une histoire. C’est l’espace dans lequel nous construisons notre histoire, nous habitons, nous circulons, c’est le lieu où toutes les races qui peuplent les Comores ont traversé pour pouvoir venir faire leur histoire. Elle dispose d’un savoir-faire qui constitue un art, c’est l’art du savoir-faire. Tout cela montre que les deux concepts sont intiment liés.
Comment s’est fait le choix des experts, enseignants, chercheurs et professeurs internationaux et nationaux qui ont pris part au Festival?
Pour organiser un évènement à vocation scientifique, il existe des préalables à remplir. D’abord, la mise en place du comité scientifique et organisationnel. Nous avons collaboré avec les partenaires nationaux, régionaux et internationaux pour voir, d’une part, quels sont les enjeux de cet évènement, quel serait le public cible et le thème qui susciterait un intérêt scientifique et artistique à la fois pour les intervenants et les participants. C’est après cela que le choix a été fait de faire venir des experts de l’Auf*, de la Coi*, du Museum d’histoire naturelle en France), d’Océan 5 en Afrique du sud, de l’association Ame, mais aussi des enseignants, chercheurs, des directeurs, pour ne citer que ceux-là. C’était nécessaire pour que l’évènement atteigne ses objectifs.
Ce choix a tenu compte, évidemment, des réalités et besoins du moment présent mais il s’est inscrit, également, dans une projection vers le futur. Il s’agissait de concevoir comment, ensemble avec certains partenaires, nous pouvons réussir à réaliser des actions innovantes pour les sciences et les arts.La vision du Cndrs est de projeter notre action dans une dimension non seulement nationale mais aussi régionale et internationale. Si son excellence Azali Assoumani excelle à l’international en tant que président de l’Union africaine, il est aussi nécessaire que le Cndrs ouvre ses portes et élève son action au niveau régional et à l’international.
Quelles sont les difficultés rencontrées pour organiser et conduire cette édition?
Tout d’abord, il y a eu l’absence ou la confusion sur les décisions au niveau de la gouvernance. Les médias avaient rapporté le fait que le conseil des ministres a validé et autorisé la réalisation de notre Festival avec un encouragement particulier puisqu’il s’agissait d’une première pour le pays. Le journal Al-watwan avait insisté sur l’importance et l’intérêt qu’il y avait à organiser ce festival des sciences et des arts.Malheureusement, le procès-verbal qui en a été issue a montré le contraire. Aucun décaissement n’a été fait pour rendre possible cet évènement d’envergure nationale. Cela a rendu difficile son organisation à tel point que le Cndrs se pose la question de savoir comment cela a pu arriver par rapport à une action soutenue par le président.Malgré, les difficultés, notre institution a pu réaliser ce festival qui était parti pour être un échec. Nous exprimons notre profonde reconnaissance, particulièrement, à nos ministres de tutelles pour leur accompagnement sans faille. Cependant, nous estimons qu’il est temps que le Cndrs soit considéré pour ses actions et non comme une simple association culturelle du village.
Le Cndrs estime-t-il avoir atteint les objectifs fixés dans cette édition?
Sans nul doute. Et ce n’est pas seulement le Cndrs qui a réussi, mais le gouvernement comorien notamment son objectif de faire des Comores un pays émergent.
Aujourd’hui, le Cndrs a réuni des experts, directeurs, consultants, partenaires de hauts niveaux, pour pouvoir s’asseoir ensemble et approfondir la réflexion sur la problématique de la mer et avoir une nouvelle approche pour faire de la mer un vecteur de développement durable. Tous ces partenaires ont présenté des communications qui décrivaient la situation de la mer des Comores, les enjeux et aussi des propositions de solution pour pouvoir relever les défis.C’est ce que nous avons besoin et c’est ce que le chef de l’Etat nous a assigné comme objectif. Je peux donc me permettre de dire que l’objectif de l’évènement a été atteint.
*Agence universitaire de la francohonie, Commission de l’Océan indien