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Festival international de musique de Wela I Vers un film documentaire sur le twarabu

Festival international de musique de Wela I Vers un film documentaire sur le twarabu

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Sous le clair de lune à Wela ya Mitsamihuli, la clôture de cette troisieme édition a fait raisonner les instruments, mais aussi les voix de Chebil, des Zanzibatites Baby J et Cholo Ganun, Cheikh Mc, Yax Leader, Faraz et Simka. On devait y apprendre que la réalisation d’un documentaire sur le twarabu comorien est en cours pour aider à sauvegarder ce patrimoine en danger.

 

Du 4 au 6 novembre, le Festival international de musique de «Ouellance» (Fimo) a fait bouger, à Wela ya Mitsamihuli, avec du twarabu, de la danse, des concerts, un carnaval et des échanges sur l’avenir du twarabu comorien. Il a baissé les rideaux, dimanche, dans une ambiance des grands jours à Wela ya Mitsamihuli à grand renfort de twarabu, rap, mgodro, ndombolo, coupé-décalé, Rnb, Afro-pop.Des prestations majoritairement décliées en live par Solam au clavier et au saxophone, Billy et Rabis à la guitare, Cholo Ganun, Daniel à la percussion et l’orchestre du Fimo.


Très attendu, son initiateur, Chebli Msaidié, a investi la scène à minuit avec ses titres les plus connus comme Amina, Tidjara, Huzalwa, Rehema. Le morceau, Parfum, considéré comme un hymne à Wela, a littéralement fait trembler cette localité souvent surnommé «capitale de l’ambiance».Avant que la tanzanienne, Baby J, ne vienne pimenter encore plus la soirée, Yax Leader, Faraz, Simka ont pris les rênes en mode reggae, Rnb et afro-pop.Des prestations qui ont pris de la hauteur sous l’impulsion du maitre de cérémonie, Solam, bien à l’aise au saxophone et au clavier. Dans un pays habitué depuis trop longtemps au play-back, la touche Live proposée a rappelé l’époque des Sambeco, Ange Noir, Asmumo et autres Awoulad il-Comores.

«Le» Cheikh a fait des siens

Avant que le Mzee du rap national, Cheikh Mc, ne vienne clôturer la soirée, Baby J, a proposé du mgodro qui a poussé des spectateurs à investir la scène. La tanzanienne a dû partager quelques pas de danses plutôt sensuelles avec ses «gentils» envahisseurs.Lorsque le patron du Label Watwaniya production a pris les micros, le service de sécurité a dû veiller au grain. Même s’il devait autoriser quelques fans à rester sur scène notamment lors du morceau Gombesa (Coelacanthes) dédié à la sélection comorienne de football.


En ce temps de crises mondiales multiples, Cheikh Mc a proposé un registre d’anciens morceaux sur les «fléaux qui rongent» son pays. Certains appelant même à la «révolution» contre ces pouvoirs qui opprimeraient les habitants notamment Kapvu et Mwambie : «Usiku ushe tsipvapvatsa niwunihe omwendje tsihundru kapvu / Ngamwendo homshanani naele tsihundru emadji kapvu / Ngamwendo hazini na nkudi shapvanu hata taxi kapvu / Tsiwuzisa eshatsonga haripvanu emafura Kapvu / Tsiremwa ni mcemba sha hari omkatre kapvu, Hari pvanu enganu kapvu». Un constat, malheureusement, encore d’actualité.

Il n’y en n’a pas eu que pour la prestation des artistes

Dans cette troisième édition du Fimo, et contrairement aux habitudes où tout revient aux artistes sur scène, la mention spéciale a été décernée à Salim et sa société TL Vents pour les lumières et à Chebli pour la sonorisation. Avec une équipe d’une dizaine de personnes, tout a été «ficelé à temps» a apprécié le public. Un travail de maitre qui a fait quelque peu oublier les mésaventures rencontrées lors des passages de Dadju, Tayc ou encore Singuila.


Sponsorisé par Comores Télécom, le ministère de la Culture et l’ambassade de France à Moroni, le Fimo va réaliser un film documentaire «pour retracer l’histoire du twarabu» aux Comores. Avec un budget de 30 millions reparti entre différents sponsors, Chebli Msaidé et son équipe vont partir pour Zanzibar d’où le twarabu serait venu aux Comores au XIXè siècle, puis en Egypte mais aussi dans la deuxième ville de France, Marseille, où résident d’anciens chanteurs de ce genre à l’instar de Moussa Youssouf, Peta Ahmada, Ardi ou encore «Mama» Norber.


«Nos traditions sont importantes pour le développement du pays, d’où notre soutien au Fimo. Accompagner la Culture peut aider à valoriser le pays. Nous appelons les diffèrentes entreprises à soutenir l’art et la Culture comorienne. Nous avons en mémoire notre soutien au concours de la chanson, Nyora, qui apporte déjà ses fruits dans la mesure où les artistes qui avaient été distingués à cette occasion représentent bien le pays», a expliqué le directeur commercial de l’entreprise publique, Omar Abdou.
Pour sa part, Chebli Msaidié a rappelé que ce n’est pas nécessairement l’argent qui fait le projet mais le projet qui fait l’argent : «Ce film va nous permettre de voir de grands medias et vendre notre twarabu, un des plus grands patrimoines culturels de notre pays», s’est-il dit convaincu.

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