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Finale du concours de twarabu de l’Af : Le gagnant sera connu dans la semaine

Finale du concours de twarabu de l’Af : Le gagnant sera connu dans la semaine

Culture | -   Dayar Salim Darkaoui

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Le directeur de l’Alliance française de Moroni, Jean-Rémy Guédon, s’est réjoui que son institution ait pu oeuvrer pour le réveil de ce style musical et de voir l’écho que le concours a eu dans la ville et sur Ngazidja. Une chose est sûre : pour cette première édition, le spectacle était bien au rendez-vous.

 

« Nous sommes ravis d’être parmi les trois finalistes retenus», se réjouissait la présentatrice de Mi-Sambeco au moment de donner, samedi 29 juin, sur le terrain de basket de l’Alliance française de Moroni, le coup d’envoi de la finale du concours de la chanson twarabu. Ahmed Mohmed Sambeco, évidemment, aux avant-postes, l’orchestre de Mitsamihuli, au nord de Ngazidja, démarre en douceur avec Bumbwa, qui chante l’amour. Ensuite, Mwanadamu, une série de conseils sur la vie.

« Mwanadamu dofikiri ezaleo na maudu ba dunia ukauha. Owaziona nawazambe». La dernière prestation est une compilation, à l’eau de rose, de grands classiques de la chanson twarabu. « Mnanyuni wemwona \ eroho imtamani. Hadungana no wananya \ waeuha ohawani» ou encore «pomu tsilandza hakweli rangu zamani \ hata tsililalia manamini […]. Mahaba yahalo nganitsutsuwao rangu nalidjua ».


Le rythme s’emballe alors, pendant que le micro passe d’un chanteur à un autre. La finale démarrait fort. Mi Sambeco hissait d’entrée la barre très haut. «Le djua liwala nuru ziwalia pvoridjipvizao. Hasontsi sawa ndoridjipvizao. Owandzo warione si Wenya sharifu pvoridjipvizao». Le premier morceau de Miad El Comores, Ledjua liwala (le soleil brille), interprété par l’inépuisable Black, annonce déjà la couleur. Mais cette nuit, sur cette scène à ciel ouvert, ce sont les étoiles qui brillent. Wenya sharifu, le nom originel de l’orchestre de Mvuuni ya Bambao, avant que le mongozi Ali Swalihi ne le modifie en 1975 au terme d’une prestation mémorable à l’Al-Camar. Autre artiste de la première heure de Miad El Comores, Ibrahim Djoumoi, poursuit avec Masabena. « Ngazidendzao, ngazilizao. Ezadjiria ebushini ngazidendzao» (= C’est triste, c’est à pleurer. Ce qui se passe à Madagascar est triste !). Ce morceau composé en 1976 évoque un épisode douloureux de l’histoire des Comores, à savoir le “Massacre de Majunga” en décembre de la même année. Ensuite Inu nge pvurao par Black pour parler des mutations du monde, ensuite Ekomori iwalia par Ibrahim Djoumoi pour finir en beauté. «Ekomori ipvenuha ngewaliao », un chant d’espoir.


Cette finale, pour l’orchestre Wanantsi, « est le résultat des efforts fournis pendant plus de sept ans pour que le twarabu renaisse». Les artistes viennent de Bahani dans l’Itsandra et de Domoni dans le Mbadjini. Ils enchaîneront quatre morceaux, non-stop, sur les sept au programme. Ufahari, Hahadalwa, Dunia et Habibat, déjà interprétés lors de leur première sortie. Et comme toujours, les fans de l’orchestre sont là, en nombre, pour mettre l’ambiance. Il fallait, alors, se mettre débout pour voir les artistes à l’œuvre. Saïd Bacar, Djibasco, Assad et, plus encore, Asma en principale dynamiteuse. Utsibadili nia (= ne change pas) supplie-t-elle, avant de clôturer la soirée dans une folle ambiance avec Nigate. « Wahangu wakweli \ wa nyandzo za anli \ ntsona fikira yohura mbali. Ngunambio ezakweli \ zinitra ankili \ ntsuona saa ndzima yorenga wapvili ». 


Et parce que cette finale ne se jouait pas que sur scène, nous retiendrons l’image de ce monsieur, débout une grande partie de la soirée, pour s’assurer une place de choix et pouvoir, ainsi, faire vivre en direct, “à sa femme et à sa fille” qui n’ont pu faire le déplacement, le passage de leur orchestre préféré. C’est cela, le twarabu. La musique en partage.
Mais il ne se vit pas qu’à Ngazidja. Le directeur de l’Af de Moroni, Jean-Rémy Guédon qui s’est réjouit que son institution ait pu oeuvrer pour le réveil de ce style musical et de voir que le concours a eu pas mal d’échos dans la ville et sur Ngazidja, a assuré : “Nous allons tâcher l’année prochaine de trouver quelques échos à Ndzuani et à Mwali».
En attenant, l’orchestre gagnante de cette première édition sera, elle, révélée “dans la semaine”.

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