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Finale du concours national de danses traditionnelles I L’Ajdci de Mwali remporte le premier Prix

Finale du concours national de danses traditionnelles I L’Ajdci de Mwali remporte le premier Prix

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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«Nous partageons le même sang, la même religion, le sport, la culture, et tant d’autres liens», a rappelé le président de la République, Azali Assoumani, qui a remis le Prix honneur à Wuhaju Ngizi de Mayotte.

 

Domoni a vibré, dimanche 2 octobre, aux rythmes des battements des tambours, des pieds et des cœurs, à l’occasion de la finale du Concours national de danse traditionnelle, «Une nation, mille danses». Après plus d’un mois de compétition, la grande finale a consacré l’Association des jeunes pour le développement culturel islamique (Ajdci) de Mwali. Les jeunes danseurs de Fomboni ont soulevé, ainsi, le trophée national et empoché le premier Prix d’un million de francs comoriens, avec la danse, dandaro.Le «dandaru», hérité des rives du Mozambique, du Sofala et du Tanganyika, est une danse de la mer, née du sel et du courage. Jadis, les pêcheurs la dansaient pour célébrer le retour d’un frère qui était longtemps disparu au large. Ce dimanche, elle a fait chavirer les âmes et conquis le jury. «Nous sommes heureux et fiers. Ce prix est le fruit d’un long travail collectif, de passion et d’amour pour notre culture. Nous reviendrons défendre ce titre l’an prochain», avait lancé le président de l’Ajdci, Nazir Chambane, le regard encore brillant d’émotion.

Notes, pas et histoire

Le titre s’est joué sur quatre critères à savoir l’authenticité culturelle (30 points), la qualité artistique (25), la musicalité (20), la créativité et la mise en scène (15), et enfin la prestance et le costume (10), soit un total de 100 points.Masampanga de Ngazidja, qui s’est hissée à la deuxième place avec 78,75%, est repartie avec 500.000 francs, tandis que Niya moja de Domoni, représentant Ndzuani, a atteint la troisième marche du podium avec 73 % et a remporté 250.000 francs.
Masampanga a fait vibrer le public avec son shigoma sha laanswiri, une danse de fête et d’énergie, portée par une synchronisation fluide et des sourires. Cette troupe venue de Mbeni a, également, décroché le Prix du public avec les votes sur le web. Les danseurs de Niya moja, vêtus de djoho noirs brodés d’or et portant un kemba, ont enchanté les spectateurs avec le rasia, dansé à l’occasion des mariages et le fumbu, symbole d’union et de passage de relais.


«Un grand merci à ceux qui ont préparé ce concours, notamment Houmedi Msaïdie, chargé de l’organisation des activités liées à la célébration du Cinquantenaire, ainsi qu’au secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath. Ce n’est pas un hasard si ce concours est organisé aujourd’hui à Domoni, c’est une ville historique, celle d’Ahmed Abdallah Abdérémane, qui a mené notre pays à l’indépendance. Il est donc tout à fait naturel de célébrer le cinquantenaire ici, dans cette ville symbolique. J’aimerais que ce concours de danses traditionnelles soit organisé à chaque fête de notre indépendance, pour que cette célébration devienne une véritable tradition nationale», a déclaré le président de la République, Azali Assoumani.

Mayotte, invitée d’honneur

Le moment fort de la journée fut, sans doute, la participation de Wuhaju ngizi, la troupe venue de Mayotte, invitée d’honneur et lauréate du Prix «Coup de cœur» des autorités et du Prix d’honneur remis des mains du chef de l’Etat. «Je remercie la troupe de Mayotte, car avant que le colon ne vienne ici, nous étions ensemble. Jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de choses continuent de nous unir. Comme l’avait déjà dit l’ancien président français François Mitterrand, les Comores doivent se souvenir de ce qui les unit et oublier ce qui les sépare. Nous partageons le même sang, la même religion, le sport, la culture, et tant d’autres liens. Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que notre sélection nationale de football compte de nombreux joueurs venus de Mayotte : c’est une fierté nationale. Plus encore, les twarika de dayira se rendent souvent à Mayotte pour les dhikr», a souligné le président de la République, tout en rappelant qu’avant le visa Balladur, on pouvait aller à Mayotte et en revenir sans problème, sans jamais chercher à y rester : «Nous allions simplement rendre visite à nos proches. Nous avons les mêmes familles. Alors aujourd’hui, je remets la médaille à la troupe de Mayotte, celle de l’honneur. Ce qui nous unit aujourd’hui est plus grand que tout : il s’agit de nos arts et de notre culture», devait-il préciser.


Pour Mohamed Mboreha Selemane, président du jury, la compétition fut d’un niveau remarquable : «Les jurés ont été unanimes. Les troupes ont brillé, chacune à sa manière, même si certaines ont pris des libertés avec l’authenticité ou les costumes traditionnels. Mais l’essentiel est là, à savoir, la vitalité de notre culture. Nous n’avons pas eu du mal à départager les associations dans le mesure où les quatre jurés sans concertation aucune ont placé les finalistes dans le même ordre du premier au troisième. Nous avons eu les mêmes remarques sur les petites fautes faites par chacun», a-t-il conclu.

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