L’animateur d’ateliers de slam-poésie et d’arts oratoires au sein du club Soirhane de Mirontsi ya Ndzuani, El-Yasser Izoudine, a décroché le Premier prix du concours national d’éloquence, le dimanche 27 juillet dernier au Retaj Hôtel à Moroni. Cette initiative «apolitique», a-t-on précisé, a été mise en place dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance des Comores. En finale, El-Yasser Izoudine s’opposait à Loukman Saïd Mbae sur le thème : «Le développement doit-il venir de l’Etat ou des citoyens?»
Plutôt convainquant, le natif de Mirontsi a défendu l’idée selon laquelle le développement doit «avant tout» venir des citoyens. «Certes, l’appui de l’Etat est nécessaire, il doit créer les conditions favorables, mais ce sont les citoyens qui portent les initiatives, qui agissent au quotidien, et qui construisent un développement véritable, durable et enraciné. Sans l’engagement du peuple, même les meilleurs plans restent sans effet», a argumenté El-Yasser Izoudine.
Cette première fut la bonne!
Cette finale qui était très attendue a réuni des officiels et un public nombreux venu célébrer ce moment d’engagement citoyen. «Cette victoire représente une immense fierté, non seulement pour moi, mais surtout pour ma ville et mon île. En tant qu’animateur d’ateliers de slam-poésie et d’arts oratoires au sein du club Soirhane de Mirontsi, (un espace dédié à la lecture et à la culture, ndlr), c’est aussi un message adressé aux jeunes. C’est la preuve qu’avec de la passion, de la rigueur et de la confiance en soi, tout est possible. J’espère que ce parcours leur servira d’inspiration, qu’ils y verront un exemple concret sur lequel s’appuyer pour oser à leur tour».
Le lauréat de cette première édition ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. El-Yasser Izoudine souhaite «continuer à se perfectionner» dans le domaine de l’éloquence, cet art qui permet de porter des idées fortes, de défendre des convictions avec impact, et d’inspirer un public. «C’est ma première fois dans un concours d’éloquence. En revanche, le slam, j’en fais depuis un moment, c’est là que j’ai appris à manier les mots. C’est quelque chose que j’aime profondément», a-t-il fait savoir.
Ces derniers temps, les jeunes ambassadeurs aux concours d’éloquence se font nombreux et représentent, souvent fièrement, les Comores au niveau de l’Océan indien, notamment. En 2023, Loubna Abass avait remporté le Premier Prix de la huitième édition du concours d’éloquence de l’Océan indien, pendant qu’Issac Abdou repartait avec le deuxième Prix. En 2022, ce fut le tour de la lycéenne au Groupe scolaire Fundi Abdoulhamid (Gsfa), Asma Mohamed, de s’emparer du deuxième Prix de ce concours régional. Moins de trois ans plus tard, en juin 2025, le slameur international, Hichim, a gagné le premier Prix du concours d’éloquence d’Antanarivo et il va représenter Madagascar au concours international d’éloquence francophone prévu à Paris, en France.
«Espace de formation, de valorisation
«Les finalistes ont su démontrer, avec rigueur et inspiration, que la jeunesse comorienne est porteuse d’idées, de convictions et d’une vision pour l’avenir. Mais surtout, qu’il est possible de se battre sans se manquer de respect, sans violence, vis à vis de son contradicteur. Nous adressons nos félicitations au lauréat El-Yasser Izoudine, ainsi qu’au numéro deux du concours, Loukman Said Mbae pour la qualité de leurs prestations», a souligné un des organisateurs, Rachad Mohamed, avant de remercier les membres du jury pour leur professionnalisme ainsi que toutes celles et ceux qui contribué à la réussite de cette édition.«Ce concours d’éloquence s’inscrit, désormais, comme un espace de formation, de valorisation et de mobilisation au service de notre jeunesse. Mention spéciale aux autres co-organisateurs Amri Salim Houmadi, Ibrahim Youssouf et Anynoulhouda Jaffar».