La Coopérative artisanale et la Chambre de commerce de Ngazidja en collaboration avec l’Union des chambre du commerce, d’industrie et d’artisanat des Comores ont inauguré la sixième édition de la Foire artisanale et commerciale du mois sacré de ramadhwani, mercredi 3 avril, au foyer des femmes de Moroni.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général de la coopérative des artisans, a déclaré que, dans cette nouvelle édition, il était question de mettre en valeur l’artisan comorien tout en proposant des articles à des prix abordables. Un thème appuyé par le président de la Chambre de commerce de Ngazidja qui, à ce propos, a soutenu qu’on ne pouvait pas prétendre avoir un pays sans la sauvegarde de son artisanat qui est un des leviers de la Culture.
Les clients ont jusqu’au samedi prochain pour faire leurs achats dans cette grande salle où sont installés près de quarante stands.«Vous n’aurez plus besoin de faire tour de la capitale, sous le soleil et la pluie pour vos achats de la îd el fitr», scandent des vendeurs. En effet, on y trouve, à profusion, des kandu cousus à main ou fabriqué à la machine, des sukutri au fil doré et argenté, des djuba, des djoho, une grande variété de chaussures, des produits cosmétiques, des parfums, des objets de décoration ou encore des bijoux. Toutefois, certains jugent les prix trop élevés. «C’est bien d’organiser des foires artisanales mais il faut aussi penser aux portefeuilles des clients dans ce pays aux salaires si maigre», a soutenu un client.
Un secteur en développement
«On ne peut pas vendre nos articles comme des produits importés, faits à la machine. On ne peut pas passer des heures à confectionner un objet à la main et venir le céder pour quelques pièces. On fermerait les portes du jour au lendemain.
Nous n’avons pas de machines pour produire en grande quantité et les produits avec lesquels nous travaillons nous reviennent trop cher», argumente, pour sa part, la présidente de Réseau femme, Amina Housseine, qui déplore, dans sa lancée le fait que les Comoriens ne soient pas suffisamment «intéressés à consommer local : «même pour ce qui est vendu à bas prix, les gens n’affluent pas nécessairement», s’est-elle laissée convaincre. Pour le président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed, aujourd’hui, l’artisanat comorien, loin de se limiter à la couture et au travail du bois, s’est orienté vers les produits cosmétiques et autres produits transformés : «Depuis que j’ai pris les rênes de l’Uccia, l’artisan a pris une place importante dans l’institution.
C’est ainsi que ce secteur commence à prendre forme et a déjà représenté le pays à de grands rendez-vous mondiaux à l’instar de l’lExpo Dubaï, à Doha, en Egypte ou encore en Turquie», «rappelle»-t-il avant d’annoncer l’ouverture prochaine d’une boutique artisanale, d’abord à Ngazidja, puis dans les autres îles.