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Fuka Fest I Un événement à rééditer

Fuka Fest I Un événement à rééditer

Culture | -

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Le pari réussi. Le festival Fuka la mwenye pea, ou Fuka Fest, initié par Mohamed Anssoufouddine, Saindoune Ben Ali et Soeuf Elbadawi n’a rencontré aucun écueil. Même les intempéries annoncées le week-end ne l’ont pas affecté. Le carnaval, l’événement qui ouvrait le festival, a frappé les esprits “, a estimé un photojournaliste. Dimanche, une prière en “souvenir des victimes du visa Balladur” a été organisée, et une stèle à la mémoire des naufragés inaugurée.

 

Comme prévu, la marche carnavalesque et la projection du premier film produit à Ndzuani et primé à l’étranger ont eu lieu le jeudi, jour d’ouverture. Tout comme la conférence dédiée aux “mutations culturelles dans le pays”, en présence d’étudiants de l’Université des Comores, ou la répétition en public, d’un spectacle à venir du club Soirhane, le lendemain vendredi.
Ce programme, plutôt chargé, comprenait, samedi, une cérémonie d’inauguration d’un musée d’art pictural à l’école primaire de Mirontsi, ou encore ce spectacle de slam avec notamment les jeunes slameurs du club Pommwezi.
La journée du dimanche a encore été riche en émotion car presque entièrement dédiée au recueillement en faveur des milliers de compatriotes morts en tentant de franchir la barrière artificielle et mortelle érigée par la France entre Mayotte et le reste de l’archipel. Une prière en “souvenir des victimes du visa Balladur” a donc été organisée, et une stèle à la mémoire des naufragés inaugurée. La soirée a été ensuite marquée par un spectacle de chants soufis. “C’était bien organisé, à mon avis. Le carnaval, l’événement qui ouvrait le festival, a particulièrement subjugué”, a estimé Salim Mohamed, photojournaliste. Le festival s’est en effet déroulé comme prévu, le programme annoncé a été scrupuleusement suivi, et le public n’a pas été en reste.
Le Fuka fest n’est pas conçu comme les autres festivals. Prévu d’avoir lieu tous les quatre ans, l’événement devrait, selon ses initiateurs, servir surtout à repérer des jeunes scolaires ou étudiants suffisamment attirés par les arts et l’écriture au point d’envisager en faire une carrière. La conférence du vendredi a d’ailleurs été consacrée à cette réflexion. Soeuf Elbadawi a en effet coutume de dire que “le monde des arts est plein de débouchées, mais elles ne sont pas visibles par tout le monde, d’où l’importance de ce travail d’orientation des jeunes”.

“Inquiétude”

En tous cas, certains ont apparemment compris l’enjeu. Et c’est le cas, semble-t-il, de Ben Mohamed Ibrahim, étudiant et slameurs au sein du club Pommwezi. “Moi en tant que participant, jeune et étudiant, je suis vraiment satisfait du déroulement du festival. Parce que j’ai appris énormément de choses. Des choses dont nous, habitants de ce pays, ignorons l’importance et en faisons donc fi. Or ce sont des choses que nous tous devrions savoir. C’est notre histoire, nos arts, nos traditions...”, nous a-t-il confié. Et d’ajouter, cette fois avec amertume : “Une chose m’a toutefois inquiété, et c’est d’entendre un jeune écolier se demander ce qu’il est venu faire ici, car n’y comprenant que dalle! C’est dire que notre système éducatif a encore beaucoup à faire pour inculquer aux enfants la notion de patrimoine culturel”

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