La Fondation Mbae Twambwe a donné le coup d’envoi de la célébration de la «Fête nationale Mbae Trambwe» 2024, vendredi 19 juillet au Palais du peuple à Hamramba. Durant trois jours – jusqu’à hier donc – la mémoire du Roi-poète devait être célébrée sous le thème «Mbae Trambwe et sa vision de la femme comorienne». Du fait du deuil national décrété suite à l’incendie qui, à Nice en France, a été à l’origine de morts comoriens, les manifestations culturelles qui avaient été prévues ont été annulées.
De l’avis de beaucoup, la tradition comorienne accorde une place importante à la femme. C’est ainsi qu’en matière d’héritage, par exemple, les Comores figurent parmi les très rares pays où la femme est mieux lotie que l’homme. «Cela témoigne de la place assez particulière donnée à la femme dans la société et Mbae Trambwe accordait à la femme comorienne une place noble qui s’aligne sur les traditions et la religion musulmane», a déclaré la présidente de la fondation Mbae Trambwe, Moinahalima Bahassani Saïd, dans son allocution à cette occasion.
Sur un tout autre sujet, les organisateurs se sont vivement «inquiétés» du fait que cette fête «dite nationale» ne soit organisée que par la seule ville de Kwambani. Cela est d’autant plus incompréhensible quand on sait que la langue comorienne est souvent identifiée au Roi-poète.Plus significatif encore du «manque d’implication» des pouvoirs publics est le fait que, lors de la cérémonie de vendredi, la directrice de la Culture, Wahida Hassani, ait prononcé le discours de la ministre de la Culture en français pour célébrer la mémoire de Mbae Trambwe. Wahida Hassani a, cependant, rappelé que le travail littéraire de Mbae Trambwe et son engagement pour la culture comorienne constituait une «source d’inspiration pour tous les Comoriens».La célébration de cette fête devait se poursuivre jusqu’au 21 juillet à Kwambani avec un carnaval, une veillée poétique, des danses traditionnelles et diverses expositions «toujours sans aucune implication de l’Etat», regrette-t-on à la fondation Mbae Trambwe.
Pour sa part, Ibrahim Cheick s’inscrit dans cette analyse de Moinahalima Bahassani Saïd en rappelant que le Roi-poète était un historien des Comores et qu’il revenait, pour cela, à tout le pays de célébrer sa mémoire pour ce qu’il a fait pour la Culture comorienne.Selon lui, la fondation Mbae Trambwe devait être soutenue dans ses efforts inlassable à protéger, à travers lui, l’histoire des Comores : «l’histoire de Trambwe doit être valorisée et il est temps qu’elle devienne l’affaire de tous», a-t-il conclu.