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Gardiens du patrimoine de Domoni Se battre pour l’héritage culturel des Comores

Gardiens du patrimoine de Domoni Se battre pour l’héritage culturel des Comores

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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A un moment où beauoup de sites sont abandonnés à eux-mêmes, l’Ong née dans cette ville de Ndzuani s’active pour sauver ce qui peut l’être

 

Créée en mars 2019, l’association «Gardiens du patrimoine culturel de Domoni» ou Gpcd a pour devise «Unis dans l’action pour préserver et perpétuer notre héritage culturel». La mèche semble avoir bien pris. Quatre ans après sa création, cette organisation non gouvernementale a su attirer l’attention des plus grandes institutions chargées de la protection du patrimoine comorien notamment le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) qui a fait de lui son point focal à Domoni.


Son champ d’action c’est, essentiellement, la ville de Domoni ya Dzuani, lieu où l’histoire et les traditions se sont entremêlées pour donner naissance à un patrimoine matériel et immatériel riche et des plus précieux. Palais majestueux, cimetières, mosquées et places publiques constituent des trésors de cette ville dont le Gpcd se bat pour préserver, faire connaitre, notamment, en l’inscrivant dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.


«En premier lieu, nous avons répertorié les sites et les monuments afin de connaitre exactement ce que nous devons préserver. Entretemps, nous nous sommes approchés de la mairie de la ville qui s’occupe du patrimoine et, par arrêté N°23 /001/Amd, notre Ong a été chargée de la gestion des sites patrimoniaux de la cité historique et millénaire de Domoni», explique El-Farouk Charif, président du Gpcd.

Sortir du statut de domaine privé

Ainsi, les Gardiens du patrimoine veillent sur les trois palais de la ville que sont Twaïfa, Mpangahari et Ujumbe. Des travaux de consolidation et de sécurisation du palais Twaifa, dont la toiture s’était effondrée il y a plus de trois ans, le 14 janvier 2020, sont menés. Désormais des étais métalliques évitent l’effondrement en attendant de pouvoir rassembler suffisamment les moyens pour une réhabilitation complète, conformément aux normes internationales. Ce précieux équipement a été acquis en 2020 grâce à des fonds de la fondation Suisse «Aliph», mobilisés par le «Réseau Rempart» au bénéfice du Gpcd.


«Actuellement, nous voulons sortir les palais de Domoni du statut de domaine privé car sans cela, nous ne pouvons pas mobiliser des partenaires pour obtenir des moyens conséquents pour mener à bien des projets aussi pharaoniques. La restauration complète de ces palais est un de nos plus grands projets. Le chemin reste encore très long. Toutefois, nous allons continuer à sensibiliser la population sur cette richesse sur laquelle elle dort, parfois sans le savoir», martèle le président.


Le Gpcd intervient, également, au niveau de l’Education. C’est ainsi que depuis 2020, il a mis en place un programme de sensibilisation au patrimoine surtout auprès des établissements scolaires et anime des randonnées et des visites dans les différents sites de la ville pour permettre aux plus jeunes de mieux connaitre la médina et ses ressources historiques.


«Pendant le programme de sensibilisation, nous avons constaté qu’il y a des enfants nés à Domoni, qui y vivent mais qui, malheureusement, sont déconnectés de l’histoire de la ville et de la réalité de sa richesse patrimoniale. Grace à notre programme de plus en plus de jeunes semblent, désormais, s’y intéresser. C’est seulement quand les plus jeunes seront suffisamment sensibilisés que les actions que nous menons aujourd’hui pourront s’installer dans le temps. C’est par eux que va pouvoir se perpétuer notre héritage culturel», semble convaincu notre interlocuteur.

Plusieurs chantiers à la fois

Comme ressources, à l’heur actuelle le Gpcd dispose de guides touristiques formés au métier et deux gestionnaires de sites et de biens. Ces derniers accompagnent, en outre, le Centre national de documentation et de recherche scientifique pour toutes informations sur la gestion du patrimoine de la ville. De même, désormais l’Ong de Domoni est un acteur important dans le dossier d’inscription du sultanat des Comores au patrimoine mondial de l’Unesco.


L’association est engagée dans plusieurs chantiers à la fois. En plus de ceux des palais, ses membres ont procédé, très récemment, au dédouanement de matériels destinés à la réhabilitation de la toiture du foyer des jeunes de Domoni. Un lieu d’éducation qui abrite, notamment, le Centre de lecture et de loisir(Clac). Cela grâce à un financement de l’ambassade de France à Moroni et à des fonds communautaires de Domoni.


«Désormais, nous pensons faire venir des experts pour une étude de faisabilité de la restauration des palais afin de nous doter d’un bon dossier pouvant nous servir à postuler dans des appels à projets. Mais en attendant, nous allons continuer à protéger ce qui peut l’être. Nous travaillons avec la mairie de Domoni sur le système de gestion des déchets afin de protéger l’environnement dans la commune. En effet, c’est en ayant une ville propre que les touristes vont s’intéresser à notre patrimoine matériel et immatériel», a conclu El-Farouk Charif.

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