Initialement programmée du mardi 29 janvier au dimanche 3 février, la grande braderie, tenue au Foyer des femmes de Moroni, a finalement joué les prolongations jusqu’au lundi. La preuve, s’il en est, qu’elle est allée bien au-delà des attentes de ses organisatrices. Saïd Mdahoma Sitti, Fatima Mkolmar, Fatooma Koudra, en l’occurrence.
«Nous avions beaucoup de produits en stock. C’est plus un moyen de nous débarrasser des invendus. Nous ne faisons pas de profits», explique une des participantes, Tabchir Rahim, installé à Pvanambwani au centre de Ngazija. On peut facilement la croire quand on sait que les soldes sont allés de… 50 à 70%. 5.000 fc la robe de soirée, 3.000 fc la paire de chaussure, par exemple.
«Nous n’avons pas vraiment le choix. La plupart d’entre nous ont contracté des prêts à la banque, et doivent répondre aux échéances», poursuit-elle. Une obligation, en quelque sorte. Et un moyen de «lutter, du même coup, contre la vie chère», ajoutent-elles.
L’on trouvait un peu de tout dans les stands de vente. Des produits importés, essentiellement, allant de robes, de chaussures, de sacs, des bijoux jusqu’aux articles de beauté ou encore l’électroménager, mais pas que. Des enseignes locales ont, en effet, accepté de se prêter au jeu. Tammayaz, par exemple, spécialisée dans les habits traditionnels comoriens : nkadu, kofia, juba, entre autres gawuni, nkandzu, sahari et subaya. Ou encore Nutrizione Foods, de Anturia Mihidjai, pour ce qui est du thé et de la farine de sagou. La compagnie aérienne Kenya Airways s’y est même mise, faisant la promotion de ses offres.
La vingtaine de stands de vente a été tout simplement prise d’assaut durant la semaine. Il arrivait parfois d’y croiser quelques personnalités politiques.
“Aucune différence”
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, voire une candidate à l’élection du gouverneur de l’île de Ngazidja. Sitti Farouatta Mhoudine s’est même autorisée à assister au défilé de mode organisé dans l’après-midi du samedi 2 février, par l’agence de mannequinat Uzury Models. Les mannequins ont joué avec les produits mis en vente par les magasins présents et ceux des stylistes locaux, notamment Anzlati, Abou Hanifa et Zamouanti. «C’est également une vitrine offerte à nos produits. On peut aisément les mettre en comparaison avec ceux importés. Les gens pourront constater qu’il n’y a pas vraiment de différence», avance le styliste Abou Hanifa, égérie d’Azacom.
Le principe a beaucoup charmé l’assistance, si l’on s’en tient au flux d’applaudissements qui a suivi le défilé de mode. Les mannequins ne sont pas en reste. «J’ai beaucoup aimé. Un des meilleurs défilés auxquels j’ai participé», a réagi une des dernières recrues de l’agence Uzury Models, Latufa Mohamed Ali. Et d’avouer sa préférence pour les produits des stylistes locaux car «ils nous représentent, et montrent l’étendu de notre savoir-faire».
Les organisatrices se mettent, elles, déjà à rêver à d’autres braderies dans le cours de l’année. «Le résultat est là. Nous avons pu écouler bon nombre de produits qui trainaient dans nos magasins respectifs, et faire de la place pour d’autres. Nous envisageons de renouveler l’expérience, deux ou trois fois dans l’année», laisse entendre Saïd Mdahoma Sitti, patronne de Citizens coiffure.
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