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Hichim à la salle Niangoran Porquet I Prière pour un «monde meilleur»

Hichim à la salle Niangoran Porquet I Prière pour un «monde meilleur»

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Avec sa Chaise vide 19, il dit non à la guerre, au racisme, à la misogynie, etc. Un appel à la paix

 

Abdillah Abdoul Anlim alias Hichim et son acolyte, Alcamar Hamza, ont presté avec Chaise vide 19 à la salle Niangoran Porq du Palais de la culture pour cette onzième édition du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (Masa) vendredi 19 avril.Plus qu’un slam, c’est une création pluridisciplinaire qui mêle cette discipline au théâtre, le chant à la musique, voire même un peu de rap pour une prise de conscience face à la «bêtise humaine» qui précipiterait le monde vers le chaos. Pour dire non à la guerre entre les couleurs et les religions parfois, attisée par des causes qui ne valent pas la peine d’être défendues, Hichim et Hamza clament des textes dans lesquels l’amour est maître.

«Guérir du pacifisme?»

Le rideau se lève sur une scène des plus étranges où un patient se plaint à son médecin d’avoir attrapé la «maladie du pacifisme». Une belle ironie dans un monde où les relations humaines sont plutôt tendues avec ces musulmans opposés aux chrétiens, ce Sud en guerre contre ce Nord, ces «Blancs» qui n’aiment pas ces «Noirs», etc. Un cercle infernal dans lequel le monde tourne depuis la nuit des temps.«Docteur, j’ai attrapé le pacifisme! Ces derniers temps, je prône la paix et combat la guerre. Docteur, j’ai le pacifisme, cette maladie pire que le paludisme en Afrique qui me rend humain, quelqu’un de bien, un guerrier de la paix. Le pacifisme, il parait que Mahatma Ghandi avait la même et qu’elle lui avait même couté la vie. Docteur, je veux vivre… Faite en sorte que je sois comme tous les autres, donnez-moi de la haine, j’en veux une dose trop forte», a scandé Hichim en pleurs face à un public littéralement éffondré sous la profondeur du texte.
Chaise vide 19 est une chaise sur laquelle le monde doit s’assoir pour réfléchir et prendre conscience que seul l’amour peut guérir les maux pour un monde de paix.

Ses «règles» et les vôtres

Tout y est question de pouvoir et de race : «Dis leur que parce que t’es juste chrétien que ces crétins qui mette une croix sur toi, dis leur que leurs commentaires c’est du vent, qu’ils ne peuvent pas te mener en bateau à cause de ton voile. Dis leur qu’il n’y a pas plus athée que celui qui ne croit pas en l’amour. Qu’il y a rat dans racisme, faux dans phobie, crime dans discrimination», devait relayer Acamar Hamza.Quoi de plus noble pour cette Chaise vide 19 que de défendre les droits de la Femme face aux préjugés, à la violence, aux harcèlements et au viol. «Quand les racistes voyaient la vie en noir et blanc, elle (la femme) a vu la vie en Rosa parks. Je dois quand même l’avouer, les femmes, vous n’êtes que de petites peta…le de rose. Je déteste la femme, ce n’est qu’une pu…dique et je ne parle pas de longueur de vêtement, l’habit ne fait pas le moine, la jupe ne fait pas la pute. Je sais qu’il y a 100% de chance que vous ne connaissez pas Marie Curie mais que vous connaissez Mia Khalifa… Quel salop piétine ses droits. Elle a déjà ses règles, pourquoi elle se soumettrait aux vôtres… En osant lui écrire ce poème, voilà comment je la déteste», devait enfoncer Hichim sous les applaudissements d’une salle Niangoran Porq d’Abidjan entièrement conquise.A Madagascar pour ses études en science politique, le Comorien Hichim est devenu la figure de proue dans le slam de la Grande île, après avoir remporté le championnat national et représenté ce pays à la Coupe du monde de slam à Paris.

Un «régal»

Un beau produit du vivre ensemble que prône le slameur dans ce spectacle mise en scène par le slameur comorien Alcamar Hamza, lui aussi à Madagascar pour des études. L’île rouge est plutôt bien représentée dans cette nouvelle édition du Masa notamment avec la compagnie Miangaly, Masabao et la Cie Up the rap.«C’est un beau spectacle riche en couleurs. J’ai aimé non seulement le texte qui est beau, poignant mais aussi leur manière de déclamer si particulière. La partie théâtrale avec des histoires et des transitions pour donner sens aux textes. Peu importe qui est devant, il peut comprendre le spectacle car ce ne sont pas de ces slameurs qui restent debout à déclamer seulement mais ils ont une palette de variété artistique. Je les enjoins à suivre cette voie du slam «théâtralisé», a analysé le metteur en scène et directeur artistique ivoirien, Ettien Parfait.


Pour le journaliste ivoirien Stéphane, Chaise vide 19 est juste un régal. «J’ai bu du petit lait à regarder ce spectacle. On a senti qu’il y avait quelque chose. Des émotions nous ont été transmis et pardessus tout, le message qui a été véhiculé est plus que jamais d’actualité. Dans le Moyen orient, il y a des conflits, en Europe de l’Est et dans le Sahel, parler de paix est plus que d’actualité. Franchement, j’ai apprécié la mise en scène et félicitation aux slameurs», s’est-il réjoui.

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