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Industrie musicale. Vers une politique commune? Echanges entre la direction de la Culture et des artistes

Industrie musicale. Vers une politique commune? Echanges entre la direction de la Culture et des artistes

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La direction générale de la Culture a réuni les artistes et acteurs de la Culture pour une réflexion. Ensemble, ils ont esquissé un état de lieu du secteur et émis des éléments de solution. Des artistes ont émis leurs souhaits que ça ne soit pas juste une “réflexion de plus”.

 

La direction générale de la Culture a initié, hier au Retaj hôtel à Moroni, une réunion de réflexion sur la situation et le développement de l’industrie musicale aux Comores. Cette rencontre qui a réuni une majorité de chanteurs de la place ainsi que des acteurs du secteur, s’est soldée par un recensement des problèmes que rencontrent la musique en particulier et l’activité culturelle comorienne en générale. Ils ont également proposé quelques “solutions” susceptibles, selon eux, de la réveiller.


Il faut savoir que le secteur de la Culture ne bénéficie d’aucune subvention et, encore moins, de ligne budgétaire propre dans la loi des finances. “Dans notre pays, l’industrie musicale commence à émerger, des micro-entreprises culturelles sont ouverts et permettent la production et la diffusion d’albums et de vidéos. L’élaboration de ce projet entre dans le cadre du plan intérimaire du gouvernement. Elle passe par une insertion durable des artistes et autres acteurs culturels dans les circuits modernes de production pour leur participation active aux plans et agenda de développement économique”, a soutenu la directrice nationale de la Culture, Wahida Hassani.


Dans cette rencontre partagée en visioconférence avec les directions insulaires de la Culture, les artistes ont parlé de “dégringolade” du niveau de la musique comorienne qui serait, en outre, submergée par une production étrangère faite de reprises et Cover. Selon le chanteur Bourguiba, le playback “constitue un frein” à la production. “Comment peut-on comprendre qu’un chanteur qui se contente de playback gagner plus que son auteur? C’est inadmissible et surtout décourageant”. Pour sa part, Soulaymana Mze Cheikh a soutenu qu’actuellement la musique comorienne a perdu de “toute sa quintessence” et est, surtout, dépourvue de relève.

“On peut penser à peaufiner de beaux projets de développement de la musique mais sans formation des jeunes, tout est perdu d’avance”, devait-t-il argumenter.
Pour éviter de tomber dans le schéma des “réflexions sans suites”, l’Anacep, chargé d’accompagner le projet, a proposé que les artistes eux-mêmes et la direction de la Culture travaillent en commun et de commun accord.


Dans cette réunion de réflexion, les artistes ont dit combien ils se sentent “délaissés” par le ministère de la Culture, notamment, dans cette période de pandémie où l’activité artistique et ses acteurs ont été les “tous premiers à être impactés”.“Le projet en soi parait important mais c’est ça réelle faisabilité qui m’inquiète. Nous n’avons pas oublié la promesse du ministre de la Culture, Nordine Ben Ahamed, de soutenir les artistes dans cette période de crise sanitaire et qui n’a jamais été suivie de faits”, a conclu le créateur du Label Watwania, Cheikh Mc.

Mahdawi Ben Ali

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