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Jeunes talents : Says’z à cœur ouvert

Jeunes talents : Says’z à cœur ouvert

Culture | -   Maoulida Mbaé

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Le jeune originaire de Samba Mbodoni à Ngazidja, a débuté la danse à 8 ans. Son premier son, “Style efficace”, enregistré à Mlezi studio, remonte à ses 12 ans. “Style efficace”, justement, a été un tournant dans la carrière artistique de cet ancien élève d’Ahli suhna wal djamaa plutôt habitué à fasciner l’auditoire par les chants religieux. Aujourd’hui, il écrit lui-même ses textes et en compose la mélodie.

 

“One dance remix 2.2” (2.666.549 vus), “Gleeden” (1.219.481 vus) ou encore “Umani” (1.751.357 vus). Says’z, qu’on ne présente plus, c’est une nouvelle étoile comorienne de la musique. Salsabyl Chanfi, de son vrai nom, est né en France en janvier 1995. Mais, toute son enfance, il l’aura passé aux Comores, dans le quartier de La Coulée à Moroni où il a passé son temps, à l’instar des autres enfants, à jouer à la flèche et au nkirihiri ou à vendre les magulagula.

“Mon histoire est ici”, martèle-t-il. L’artiste, originaire de Samba Mbodoni dans l’Itsandra à Ngazidja, a débuté par la danse, à l’âge de 8 ans au sein du groupe Sayane Breaker et a dansé pour “la référence à l’époque”, le groupe Explosif.

Son premier son, “Style efficace”, enregistré en duo avec Capitaine Djez, à Mlezi studio, remonte à ses 12 ans. “Je passais mes journées Chez Sahil (le promoteur de Mlezi studio). Je ne payais pas.

J’ai eu l’occasion de croiser chez lui de nombreux artistes. Diboine Mc ou encore Jean Mangale que j’aimais bien”, se rappelle-t-il. “Style efficace” a été un tournant pour cet ancien élève d’Ahli suhna wal djamaa, plutôt habitué à fasciner l’auditoire par ses chants religieux. A l’école coranique, on lui attribuait toujours les sons aigus et de la maison, tout le monde pouvait l’entendre chanter. “Cela m’a permis de travailler la voix”, raconte-t-il.

Homme pieux n’écoutant jamais de la musique, le père, Chanfi Ismaël, aurait certainement souhaité un destin différent pour son fils. Au début il n’était pas très chaud à l’idée de le voir chanter “mais il a fini par comprendre”, confie le jeune homme.


Sous condition…

A condition, cela dit, qu’il poursuive ses études et ne “perde pas ses valeurs religieuses”. La mère non plus, Mchangama Mariame, n’était pas fan de musique. Il lui arrivait, certes, de fredonner de temps à autre des chansons dans la voiture, mais c’est tout.

Un an après la sortie de “Style efficace”, Says’z monte avec des amis le Crazy team, un groupe de rap. Il suivra cette voie jusqu’en 2012, année où il obtient son baccalauréat à Muigni Baraka. Auparavant, il a été au Gsfa et au Gymnase. Avoir fréquenté toutes ces écoles lui aurait permis d’élargir le cercle des amis.

 

Aujourd’hui, ils affichent, tous, une certaine fierté pour m’avoir vu réussir.

 

Cet engouement l’artiste le leur rend en essayant, malgré son nouveau statut, de garder les pieds sur terre. “Je me ballade dans le quartier avec les mêmes amis, je m’assois aux mêmes endroits.

Je fais tout pour rester moi-même, de garder cette simplicité que j’ai hérité du pays”, dit-il. Même si “dans la pratique c’est très compliqué”. “De temps en temps je me rends au terrain de La Coulée pour jouer, comme autrefois, au foot mais cela s’avère toujours très compliqué”, dit-il tout sourire, assurant malgré tout “assumer” la situation ayant décidé de laisser “ce costume de prétendu star” en France pour venir revivre aux Comores “les mêmes sensations qu’avant”.

Son baccalauréat en poche, Salsabyl Chanfi s’envole pour la France. Il s’inscrira en droit à Paris. Puis, il est entré en contact avec Diablo et Kelny Nino, rappeur et compositeur de So fresh production, avec qui il avait travaillé aux Comores lors des Comoros team et sortira sa première vidéo “Lâche ton Says’z”.

Says’z ? Un pseudonyme qu’il a depuis tout petit et qui n’a aucune signification particulière. Suit une seconde, “On contrôle la zone”, un remix de Booba. L’artiste affirme avoir, par la suite, “eu envie d’aller au-delà du hiphop, d’approfondir le style, d’aller vers un style plus mélodieux, plus chanté”. Il se mettra alors à travailler avec l’instrumentiste Style Nas avec qui il sortira les titres cités plus haut, lesquels dépassent le million de vus sur You tube.


Mettre en contact avec les racines

Says’z écris lui-même ses chansons et compose la mélodie et Style Nas se charge de l’instrumental. L’artiste participera au Tracewati star en 2015 en France et au Bvron nouvelle structure en 2016. Des rendez-vous qui lui ont “procuré une certaine visibilité”.

Son premier clip solo, “Shonde ra !”, a été réalisé en featuring avec l’algérienne Mennel. Un mélange de comorien, de français et d’anglais. “Le mélange de langues symbolise mon identité. J’ai un fort soutien des Comoriens du pays et de la diaspora comorienne en France.

Chanter en Comorien est une façon de rendre hommage aux uns et de mettre les autres en contact avec leurs racines”, laisse-t-il entendre. Suivront d’autres clips, entre autres “Gleeden”, “What’s your name ?”, “Umani”, “Too much” tourné à Libreville au Gabon et “Bebi”. Des projets? Éventuellement. Pour l’heure, il travaille en studio. “Pour l’avenir, tout dépendra de l’engouement”.


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