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Jorus Mabiala au Ccac-Mavuna I Le Congolais perpétue la mémoire de Salim Hatubou

Jorus Mabiala au Ccac-Mavuna I Le Congolais perpétue la mémoire de Salim Hatubou

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Pour la seconde fois, le conteur propose un spectacle qui veut remettre au goût du jour l’œuvre du défunt écrivain et conteur comorien parti il y a huit ans.

 

L’écrivain et conteur congolais, Jorus Mabiala, pose ses valises à Moroni, pour un mois de créations et de tournées. Après l’Alliance française de Moroni, il s’est produit, samedi dernier au Ccac-Mavuna avec «Les merveilleux de l’Océan indien». Des contes qui tendent à faire en sorte que se perpétuent le travail, l’histoire et la longue et riche carrière de l’écrivain Salim Hatubou décédé en mars 2015.


«C’est le seul artiste de ce côté-ci du continent qui a été enterré avec les honneurs digne d’un président de la République. Par ailleurs, la mairie de Marseille avait siégé spécialement pour voir comment honorer ce grand homme qui a tant apporté à la ville française et une médiathèque y porte son nom. Il est donc tout naturel que je cherche à le faire revivre».


Cet homme de Culture comorien était un bosseur né et Jorus Mabiala avait contribué pour ses débuts sur scène. «Il te donnait rendez-vous à 6h du matin pour te vendre les Comores, travaillait toute la journée et pouvait t’appeler tard dans la nuit pour te demander de porter quelques retouches à un texte. Et dès qu’il y’avait le moindre problème dans les îles, aussitôt il sortait un livre dessus», se souvient Jorus Mabiala.


Réuni autour d’un feu sur la scène du Centre de création artistique, le conteur Jorus Mabiala s’est tenu debout durant plus d’une heure, contant sur des rythmes et des chants de l’artiste Mmwenye Mmadi. «Hala halele», lançait-il, et le public répondait : «Bo mbe!». Il enchainait un conte sur un autre dans une présence scénique théâtrale. Seul couac à la prestation, sa longueur qui a découragé plus d’un spectateur.

 

«On ne cessera jamais de lui rendre hommage. On va continuer son combat pour rendre les enfants plus heureux. Il voulait même qu’une partie du Ccac-Mavuna soit exclusivement dédiée aux enfants. Nous avions ici une bibliothèque à son nom, malheureusement on a été contraint de fermer faute de subvention», regrette le président du Ccac, Soumette Ahmed.

Maalesh : un témoignage poignant

Il faut, cependant, rappeler que le lieu porte encore le nom d’»Espace Salim Hatubou» et que le Ccac continue des tournées sur son dernier livre Baba, l’enfant qui n’aimait pas l’école.Du fait de l’absence de conteurs pouvant porter les livres de Salim Hatubou, sur place, Jorus Mabiala se propose de donner des formations durant son séjour aux Comores. En attendant, il va présenter Les merveilleux de l’Océan à Hahaya puis à Milepvani où Salim s’est inspiré pour Les contes de ma grand-mère.


«Salim est resté en moi pas seulement pour avoir travaillé ensemble sur le projet Djahazi La makalima ou encore pour son travail qui a fait briller le pays mais aussi pour avoir été le dernier à l’accompagné dans la tombe. On s’était promis que si l’un de nous venait à partir, l’autre devait être près de la tombe pour les dernières prières», devait, enfin, témoigner le chanteur, Maalesh, submergé par l’émotion.

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