Le Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs) a célébré la Journée internationale des musées, hier 18 mai, avec, notamment, une porte ouverte au musée national des Comores. Des élèves des établissements scolaires de Moroni, de Mtsangadjuu ya Dimani ou encore d’Idjinkundzi ont fait le déplacement, par cars entiers, à la découverte des richesses historiques, patrimoniales et archéologiques, enfouis derrière les murs du musée. Il fallait s’armer de patience et attendre son tour pour pouvoir profiter des biens des visites guidées organisées pour la circonstance. Chacun avec son calepin, les jeunes élèves ont paru plutôt très intéressés.
«On avait prévu d’accueillir deux-cent élèves, mais voilà qu’on se retrouve avec bien plus. Heureusement on a toute une équipe apte à assurer la visite des enfants. Cela fait plaisir de les voir s’intéresser à nos traditions et notre Culture, d’autant qu’ils paraissent très curieux», a expliqué le responsable du musée, Ali Tabibou.Une projection de films sur l’histoire du pays et la vie des anciens Comoriens était, également, au programme.
Retour aux sources
Si l’année dernière cette même journée avait été célébrée avec des expositions d’art plastique où l’on avait pu voir, notamment, la collection «Mor-sur» du plasticien Ben Ahmed, cette année, l’institution scientifique a fait le choix d’un «retour aux sources sur les pratiques et traditions comoriennes». C’est ainsi que les visiteurs ont pu voir un atelier sur les techniques traditionnelles de création du feu avec ce technicien qui a frictionné deux morceaux de bois pendant quelques minutes pour faire jaillir le feu comme au «très bon» vieux temps.
Selon les initiateurs de cette journée, cette initiative constitue un appel à une prise de conscience sur l’identité culturelle des Comores et leur patrimoine. «Car, les musées sont une affaire sérieuse, un lieu d’éducation, de formation, de préservation du patrimoine et de préservation de la mémoire collective, et un espace du développement individuel et économique», pouvait-on lire sur une affiche dédiée à la célébration de cette journée.
Cette élève de la classe de quatrième, Mariama Tilmidhi, a déclaré avoir été impressionnée par les techniques traditionnelles de création du feu : «Nos ancêtre on vraiment souffert. Aujourd’hui, il nous faut juste une petite tige d’amulette et un dixième de seconde pour faire du feu. Cela m’a fait très mal d’apprendre qu’ils pouvaient dormir sans rien manger faute de pouvoir disposer de feu. Cette visite au Cndrs m’a permis de découvrir de belles choses. J’aurais aimé qu’on passe toute la journée dans ce lieu qui respire l’histoire du pays. Malheureusement, je viens de loin de la capitale et il m’est difficile de revenir régulièrement», a-t-elle déclaré, l’air triste et contrariée.
