Art 2 la plume a présenté sa pièce Kwasa-kwasa pour le paradis, ou même pour l’enfer, jeudi dernier à Kwambani ya Washili à l’occasion de la célébration de la journée nationale Maore. En présence de la gouverneure de Ngazidja, des représentants du gouvernement et de l’assemblée nationale, ces slameurs se sont lâchés par rapport à la question de Mayotte qui oppose depuis bientôt un demi-siècle, les Comores à la France. Cette prestation écrite par le médiateur culturel et social Mbaé Tahamida Soly a été plutôt bien accueilli par le public.
“Il est temps d’accorder à cette journée la même considération que la fête de l’indépendance pour que les générations actuelles et futures s’en imprègnent. Toutes les régions devraient la commémorer. C’est un rendez-vous capital mais nous avons remarqué que peu e gens s’y intéressent”, estime le membre du collectif, Ansoir Ahmed Abdou.
Les slameurs d’Art 2 la plume, contrairement à certains intervenants dont les discours ont paru plutôt décalés par rapport à l’objet de cette journée qui est la réintégration de l’île dans son giron naturelle, ont présenté une mise en scène et des textes poignants qui mettent à l’index les gouvernants comoriens des précédents comme de l’actuel régime, sans épargner la France.
Dès le premier tableau, Art 2 la plume a su captiver l’attention du public du foyer Nad-El Zamalek de Kwambani avec une scène mettant en exergue un jeune couple avec une femme enceinte obligé de se rendre clandestinement à Mayotte occupée où il espère avoir une meilleure qualité de soin. “Les hôpitaux de ce pays sont des mouroirs où des charlatans prennent les patients pour des rats de laboratoire et de bonnes vaches à lait tout juste bon pour leur assurer leur train de vie de nababs (…)”, a souligné Ansoir Mohamed dans sa première prestation.
Cette pièce a été présentée pour la première fois au Centre de création et d’animation culturelle (Ccac-Mavuna) avant de l’être sur d’autres scènes à Madagascar, au Cram à l’Université d’Antananarivo et au Centre germano-malagasy (Cgm).
Pour sa part, l’association de danse traditionnelle, Acjk de Kwambani a su, dans sa prestation, adapter magistralement les chants traditionnelles du temps des sultans pour dénoncer les injustices françaises aux Comores depuis la colonisation jusqu’à cette “indépendance de dépendance économique”.
Mahdawi Ben Ali
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