La troisième édition de Kalam Karatas organisée par l’Association des jeunes avertis des Comores, ou Ajac, a eu lieu dimanche dernier au foyer Waka waka d’Irungudjani à Moroni. Pour ce troisième volet, le programme était axé sur l’éducation «un secteur sur le déclin», de l’avis du président de l’Ajac, Aboubacar Djamadar.Dans la matinée, une pièce de théâtre a été jouée par des collégiens et des lycéens. Il s’est agi d’un procès fictif mettant en scène un responsable des examens nationaux qui a remis un sujet d’examen à une élève.
S’il est vrai que la trame a été quelque peu stéréotypée elle a, au moins, le mérite de soulever un des problèmes posés par le système éducatif à savoir les fraudes aux examens en rapport avec les «cours de soutien» donnés aux candidats aux examens.«Nous avons un devoir de sensibilisation. Nous devons faire comprendre à ces jeunes que la fraude peut les envoyer en prison et compromettre leurs études», a expliqué le président de l’Ajac.La pièce a gravité, également, autour de la question du taux de réussite aux examens nationaux dont la fraude contribuerait sensiblement à la chute.
Selon un avis très partagé, sur le fond, le spectacle a atteint ses objectifs, beaucoup moins au niveau de la forme. Bien que les «acteurs» aient sur le plan vestimentaire fait un effort, le décor, quant à lui, ne reflétait en rien l’intérieur d’une cour de justice et, dans l’ensemble, le spectacle a eu beaucoup de mal à séduire le public. Il faut dire que «ces jeunes ne sont pas des comédiens et découvrent la scène pour la plus part», a tenté de relativiser un des organisateurs.
Dans l’après-midi, une conférence-débat autour du système éducatif a été organisée entre des membres de l’Ajac et l’ancien enseignant Hamdane Yada sur le thème de la «différence entre éduquer et enseigner». Les échanges autour de cette problématique ont été, pour le moins, divergents entre ceux qui ont soutenu que «l’enseignement scolaire» n’a pas forcément régressé, à la différence de «l’éducation de base» et ceux qui sont convaincus qu’on ne peut dissocier les deux choses du fait que «enseigner c’est aussi éduquer».