Née à Itsandra-mdjini et âgé de 42 ans, Kassim Oumouri est éducateur de formation. Après ses études aux Comores et suite à une année blanche, il abandonne le collège pour un stage de formation en sport. Il quitte, ainsi, les Comores pour la France aux années 1990. Dans ce pays, alors qu’il est sans papier, il a fait du bénévolat dans un centre social et bénéficiera de formations diverses, notamment dans le domaine des enfants, de la gestion d’associations et d’éducateur. A ce titre, a travaillé en tant qu’éducateur depuis 2004 dans un centre social des Rosiers. Ici, il s’occupait des enfants “dont les parents n’avaient pas les moyens de payer des centres”. Cela lui a permis d’exercer dans plusieurs structures. Une activité qu’il assurera jusqu’en 2014, l’année où il devient commentateur sportif à la radio comorienne de Marseille, Rcm13.
Kassim aime à se souvenir de la première fois quand, tout jeune journaliste il a commenté un match de l’équipe nationale. C’était une rencontre amicale entre les Comores et le Burkina-Faso. “J’étais encore éducateur. Les auditeurs ont apprécié, j’ai aimé ce que j’ai fais, c’est ainsi que je me suis lancé et que j’ai continué à commenter les matchs des Cœlacanthes” dit-il.
“Je suis populaire et c’est ce qui compte”
Cependant, son tout premier commentaire sportif ce fut en 2014 à Aubagne Marseille, sur Rcm 13. “J’ai reçu plusieurs messages de félicitation et le responsable de la radio a sollicité mes services”. Avant de se lancer, le désormais ex-éducateur a mené des recherches et suivi, de 2016 à 2018, une formation à distance en journalisme sportif, spécialité de commentateur. Pour lui, devenir commentateur sportif, c’est une passion, un rêve d’enfance réalisé. En étant éducateur dans un centre social, il était appelé à parler dans des radios et journaux. Il a même interrogé l’ancien président Sambi à la fin de son mandat en 2008 à Marseille. “Je n’étais pas encore journaliste, mais je crois que j’avais le don de parler. Quand on m’a demandé de l’interroger, je l’ai fais sans hésiter” lance-t-il, plutôt fier. De même, il organisait des émissions radios à Marseille, sans les présenter.
“C’est ma passion. Je suis comblé de faire ce travail que j’ai choisi. D’éducateur je me suis converti et choisi de travailler dans le journalisme, je réalise mon rêve”, se réjouit Kassim. Il n’a jamais été salarié en tant que journaliste, “ni à Rmc 13 ni ailleurs, mais ce travail m’a permis de me faire un nom”. Le commentateur sportif comorien le plus connu a des fans et des auditeurs qui l’apprécient et c’est ce qui lui donne l’envi de continuer. “Le journalisme ne me rapporte pas de l’argent, mais m’a ouvert plusieurs portes dans d’autres domaines. Les organisateurs des jeux des îles, par exemple, m’ont demandé de travailler avec eux, parfois des particuliers demandent mes services, c’est ainsi que je gagne ma vie et cela me rapporte beaucoup”. En plus, il est populaire et “c’est le plus important”, lance-t-il.
Attention aux crises !
Kassim ne cache pas son amour débordant pour les Cœlacanthes. “Je les aime beaucoup. Une fois, cela m’a même valu une crise en plein match suite à une défaite. Dès qu’il s’agit de l’équipe nationale, je ne parviens pas à retenir mes émotions. Je n’ai pas pleuré à la disparition de mes parents, pourtant je pleure à chaudes larmes chaque fois que les cœlacanthes perdent un match”, s’étonne-t-il, presque. Tout petit, il rêvait de devenir éducateur et il l’a fait. Il rêvait d’être populaire et c’est arrivé : “Si par malheur j’échouais dans le journalisme, je redeviens éducateur”. En attendant, il figure même parmi les fondateurs de Comores télévision internationale (Cti) et cela ne peut que booster mon professionnalisme”.
Merci à toutes et à tous!
Autre ambitionne? Ouvrir une pension. Le projet serait en cours. Vous avez du deviner son souhait le plus cher : “que les Cœlacanthes soient les premiers locataires de ma pension à son inauguration”. Pour le reste, s’il a un conseil à donner ce serait de dire aux jeunes d’avoir des ambitions et de croire en ce qu’ils font. “Il ne faut pas jouer avec sa vie, ni avec le peuple, il faut savoir aimer son pays et assumer son travail”, se résume-t-il. Avant que nous le quittions, il a tenu à remercier “la population comorienne pour son soutien et pour ses critiques qui me permettent d’avancer”. Eh oui, sinon ce ne serait pas Kassim Oumouri, le passionné de la Radio comorienne de Marseillen