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Ko zamenyeha / Une mixtape de douze titres pour les cinq ans d'Interface Prod

Ko zamenyeha / Une mixtape de douze titres pour les cinq ans d'Interface Prod

Culture | -   Maoulida Mbaé

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Trois projets, une dizaine de concerts dans et hors de la capitale, un sur la plage Itsandra “qui restera dans les annales”, une trentaine de clips si l’on ajoute ceux produits pour des artistes autres que ceux du label». De toute évidence, “Ko zamenyeha”, ce troisième projet collectif d’Interface Prod a peu de chances de se retrouver seul au monde.

 

“Ko Zamenyeha”, titre de la mixtape collective du label Interface Prod, qui sort aujourd’hui. Le troisième projet collectif des artistes de ce label créé en 2013, et le deuxième cette année 2018, après “Ngoridjuwo”. Ce qui fait d’Interface Prod – en y ajoutant le double album d’Ast, “Raison et Folie”, sorti en avril dernier – «le label le plus actif de la place en terme de productivité», se targue son manager, Aboubacar Saidali Tourqui. Outre, en effet ces trois projets, Interface Prod compte, cette année, trois concerts dans la capitale, dont un sur la plage Itsandra qui restera dans les annales, et une quinzaine de clips. «Une dizaine de concerts, si l’on compte ceux organisés hors de Moroni, et une trentaine de clips, si l’on ajoute ceux produits pour des artistes autres que ceux du label», précise le rappeur.


La mixtape a un double objectif, explique-t-il, «marquer les cinq ans de création du label et présenter les nouveaux artistes», en l’occurrence Narice, Lemir et Amiiral Yeiiss, également ingénieur de son. “Ko Zamenyeha”, pour dire que «malgré le départ dans le courant de l’année de cinq artistes, soit la moitié de notre effectif, le label tourne à plein régime». «D’aucun pensaient que ce départ allait fortement impacter le label. Mais (paradoxalement?) il nous a donné la force de tout arracher. A force de dévouement», poursuit notre interlocuteur. Interface Prod compte à ce jour onze artistes solo et un duo, Comostyle. Des artistes aux registres aussi variés les uns que les autres. Rap, reggae dance hall, afro dance hall, Rnb, soul… «Ce sont tous ces artistes, chacun dans son registre, que l’on retrouve dans la mixtape», annonce Ast.

Images et crédibilité

Cette dernière, composée de douze titres, sortira en deux temps. Les six premiers titres sortent aujourd’hui, et les six autres vendredi prochain. C’est dans le second jet qu’est logé le morceau Tsihutsunguwa de Narice, la dernière recrue du label que tout le monde attend de pied ferme après sa très belle reprise de “Jusqu’à la gare” de Daphne. «Narice a la voix, il lui manque encore de maturité. Elle très jeune et a besoin de beaucoup d’encadrement. C’est une artiste en devenir», avance l’interprète de “Bure”, le clip d’interface Prod le plus visionné en 2018. Des douze sons de la mixtape, seul Vip de Djambsaid est sorti avant date, et a été clippé. Un son d’ambiance qui coupe avec Ma Cefor (Ma force) de Primo Boina Killah, Ho ndziyani de Comostyle ou encore Allô de Tony King. Des sons assez réfléchis, qui chantent «la fierté des nôtres», constatent la débauche et affirment la volonté de «sortir la tête de l’eau».


Cinq ans après le lancement d’Interface Prod, Ast estime que «le pays est en manque de productivité en matière musicale, par rapport aux années passées. A part le hip hop, ça sonne creux». S’agissant des clips tournés sur place, dit-il, «ils n’ont rien à envier à ceux tournés à l’extérieur. Des clips comme “Anyibu”, de Cheikh Mc, sont diffusés dans les grandes chaînes de télévision du monde. Le pays gagne en termes d’images et de crédibilités au niveau international». L’année 2018 a été «surprenante» pour le label. «Nous envisageons de faire encore mieux l’année prochaine», lance-t-il. Plusieurs projets sont en cours. Il “n’est pas exclu qu’une surprise” intervienne avant la fin de l’année. On reste à l’écoute?


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