A un moment où les médias sont un élément incontournable dans la promotion et la valorisation de la culture d’un pays, aux Comores, les journaux en langue arabe ne disposent pas de chroniques culturelles. Au niveau de la radio et de la télévision nationales (Ortc), de Radio Ngazidja ou encore de la presse en arabe du service public, Al-watwan presse édition, le constat reste le même : les arts et la culture n’y ont pas de place. «Les danses, le théâtre et la chanson c’est des «foutaises». Ils ne vont pas avec notre religion musulmane.
On ne peut pas admettre ces choses-là dans notre journal», a déclaré, par exemple, un responsable du service arabe dans la presse.
«A mon arrivée à la télévision nationale, j’ai constaté que la Culture n’a pas de place dans le journal arabe. Quand je traite de sujets sur les arts et la culture ils ne sont pas publiés. J’ai fini par me persuader que dans ces rédactions on confond «préceptes de la religion musulmane» et «journal en arabe», estime le journaliste au service arabe de l’Ortc, Bousri Athoumane.
Pour certains, cette inexistence de couverture culturelle au niveau des médias en langue arabe serait, en outre, une manifestation du peu de considération que, de manière générale, le pays réserve au secteur.
Pendant que les artistes dénoncent les maux qui rongent la société, chantent la paix et l’amour de la patrie et font connaitre le pays à l’étranger, les services arabes des médias du pays trouvent qu’il est contraire aux «bonnes valeurs» de parler de ces ambassadeurs, de leurs activités et de leur action. C’est regrettable pour des hommes et des femmes de la presse qui sont sensés informer la population sur tout ce qui passe.
En ce qui le concerne, le rédacteur en chef du magazine en arabe de Al-watwan, Hamadi Cheha, argue que l’organe «n’a pas suffisamment d’espace et que les informations y sont publiées par ordre de priorité». Cela signifie-t-il que, pour ces medias, la Culture n’est pas une priorité?
«Nous sommes un hebdomadaire, nous choisissons les sujets susceptibles d’intéresser nos lecteurs.
Parfois, nous écrivons sur la culture mais j’avoue que c’est très rare. Pour ce qui est de la musique, des danses et des concerts spécialement, nous sommes convaincus que les lecteurs des médias en arabe sont des musulmans qui ne sont pas adeptes de ces choses. Cependant, votre question nous a fait prendre conscience du fait qu’il nous faut valoriser notre Culture, notamment, en traitant tous les sujets», devait, toutefois, relativiser notre interlocuteur.
Espérons donc que…
Mahdawi b. Ali