A l’occasion de la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance des Comores, des festivités ont pris une dimension régionale et une image musicale inédites. Parmi les invités d’honneur, la Tanzanie, un «pays frère» et voisin – et une des toutes premières Nations à avoir reconnu la souveraineté internationale des Comores – a marqué, fortement, sa présence par une délégation politique, à la tête de laquelle, sa présidente de la République, Samia Suluhu, mais aussi artistique.
Parmi les moments forts de cette célébration aura été la prestation de la véritable icône de la musique swahilie, Hadidja Kopa. Le 6 juillet au Stade omnisports de Maluzini, la chanteuse a électrisé le public avec une performance alliant, aisément, puissance vocale et élégance scénique.
Dans un de ses titres phares, elle a mis à l’honneur la femme africaine, en soulignant l’importance de son autonomie, sans que cela soit synonyme d’arrogance ou d’oubli des valeurs traditionnelles. «Une femme peut réussir tout en gardant l’équilibre et l’harmonie dans son foyer», a-t-elle affirmé devant un stade conquis.
Dans une déclaration empreint de chaleur, Hadidja Kopa a exprimé sa «gratitude» pour l’accueil réservé par les Comoriens. «Je suis ravie d’avoir pris part à cette célébration. Les Comoriens m’ont accueillie avec beaucoup de chaleur et ont apprécié ma prestation» a estimé l’artiste qui «invite» les Comoriens à «aimer leur président» en affirmant que la religion musulmane «nous enseigne que lorsqu’on aime son pays, on aime aussi ceux qui le dirigent», a-t-elle affirmé avant d’appeler à «accompagner votre président dans le développement de votre Nation».
Une amitié vive
Dans sa lancée, elle a évoqué ses «liens personnels» avec les Comores en rappelant qu’elle a déjà été mariée à un Comorien, père de son premier enfant. «Vive les Comores et vive la Tanzanie», devait-elle conclure sous les applaudissements.Sur le plan artistique, la Tanzanie s’est fait représenter également par Sharif Said Juma, connu sous son nom de scène Jay Melody, chanteur et auteur-compositeur. Adulé par les jeunes, Jay Melody est un artiste d'Afrobeats, avec des influences swahili, connu avec des titres comme "Nakupenda" et un album intitulé "Goroka".
La participation tanzanienne à cette fête symbolique a rappelé l’importance des liens historiques et fraternels qui existent entre les deux Nations. En plus de la délégation militaire, la présence de la présidente tanzanienne a renforcé ce sentiment de proximité et d’unité.Cinquante ans après leur accession à l’indépendance, les Comores continuent de chercher un équilibre entre «célébration populaire» et «collective». La musique, elle, reste un langage universel qui, durant les festivités, semble avoir réussi à rassembler au-delà des clivages.
Une célébration lpopulaire
De la plage de Maludja au nord de l’île de Ngazidja, à la Place de l’Indépendance à Moroni, en passant par le stade de Maluzini, la fête nationale 2025 a été largement celebrée. C’est ainsi qu’à la plage de Maludja, Daradja Festival a réuni une vingtaine d’artistes devant une foule immense, que la Place de l’indépendance a vibré au rythme du twarabu live avec les auteurs, compositeurs et interprètes de légende, Salim Ali Amir et Farid Youssouf.
Le sport aussi était au programme avec la Coupe du président de boxe au lendemain de la fête du 6 juillet. La ferveur populaire était bien au rendez-vous en ce début de mois de juillet, avec d’autres activités culturelles telles que des expositions et des conférences débats qui ont organisés à différents endroits. La commission d’organisation promet d’autres célébrations sous différentes formes notamment à Anjouan et Mohéli dans les jours à venir.