Elle n’est vraiment entrée dans la profession qu’en février 2018. Elle a lancé son studio, «Layart and Co», il y a seulement un peu plus de six mois, précisément le 8 mars 2018, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme. Layina Ansaly Soiffa vient d’être distinguée au concours de photographie de l’Océan Indien «Regards croisés», dans les catégories «Amateur» et «Professionnel». Il s’agit de la troisième édition de ce concours amateur et professionnel réunissant des photographes de Madagascar, Maurice, Seychelles, de la Réunion et des Comores. Les candidats devaient présenter des photographies portant sur les thèmes des «métiers manuels», des «lieux de vie» et de l’«alimentation». «J’ai concouru dans les deux catégories au niveau des trois thématiques, histoire de mettre toutes les chances de mon côté», confie la jeune photographe de vingt-deux ans. Et pour «donner une vue globale du pays, j’ai parcouru les îles de notre archipel pour saisir le maximum d’images», poursuit-elle.
Layina Ansaly a ainsi présenté un photos-reportage de l’île de Ngazidja autour des «métiers manuels», une photographie de l’île de Mwali s’agissant des «lieux de vie» et une autre de l’île de Ndzuani pour ce qui est de l’«alimentation». Cette étudiante en Administration économique et sociale (Aes), à Poitiers en France, est finalement sortie lauréate dans la catégorie «Professionnel sur les métiers manuels» ainsi que dans la catégorie «Amateur sur les lieux de vie». «Je ne saurais décrire ce que je ressens. J’ai beaucoup travaillé, dans des conditions pas toujours évidentes, pour en arriver là. Je suis heureuse de constater, aujourd’hui, que tous ces efforts n’ont pas été vains», s’est-elle réjouie.
«Une vue globale du pays»
Dans la catégorie Professionnel – où il fallait présenter un reportage de quatre photos accompagné d’un texte explicatif – Layina Ansaly a restitué le quotidien de «Sans os», un boulanger artisan de «Biskuti za shikomori» («biscuits produits à Ngazidja»), en pleine période de anda (grand-mariage). «Pendant cette période (celle du Anda, ndlr), «Sans os» travaille sans relâche et dans des conditions difficiles pour pouvoir satisfaire tous ses clients. Sans eau ni électricité, on ne fait souvent que trois fois rien. Il utilise son four traditionnel légué par sa famille et produit plusieurs centaines de sacs de biscuits par jour». Ses biscuits, plutôt savoureux, sont faits à base de farine, de sucre, d’eau, de lait concentré, de beurre clarifié et de cardamum pour relever le goût, comme elle l’explique dans le texte qui accompagne les quatre photos, dont deux sont en couleurs et deux autres en noir-et-blanc.
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L’œuvre retenue dans la catégorie Amateur laisse voir, en noir-et-blanc, une femme âgée assise dans son «Coin cuisine» quelque part à Bwangoma sur l’île de Mwali. «Je tiens à remercier celles et ceux qui ont acceptés d’être photographiés car sans eux je n’en serais pas là aujourd’hui. Vous pouvez aussi être fiers de vous, de ce que vous êtes et ce que vous faites», réagissait la photographe sur sa page Facebook. Les photos sélectionnées vont faire partie de l’exposition itinérante «Regards croisés» 2018-2019 qui va être intégrée, cette année, au «Z’histoires photos», un événement annuel regroupant de nombreux photographes exposants de l’île de La Réunion. Layina Ansaly Soiffa n’a pas manqué de faire part de son «immense fierté» de pouvoir représenter son pays, «dans l’Océan Indien et à travers le continent». «C’est un rêve qui est en train, petit à petit, de se réaliser», s’est-elle enthousiasmée.