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La satire I Un genre très prisé dans la chanson comorienne

La satire I Un genre très prisé dans la chanson comorienne

Culture | -

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De tout temps, avec des compositeurs comme Dafine Midjindze, Banwu Mgazidja, Mshida Mtimbo et Ipvesi Bungala puis les chanteurs, Mohamed Hassani en passant par Salim Ali Amir, Cheikh Mc et Soultoine entre autres, la satire occupe une place importante dans le quatrième art aux Comores.

 

Dans cette société où la chanson joue un rôle important, la satire occupe une place prépondérante dans le quatrième art. Cela depuis très longtemps avec, notamment, le “Mpvandzi mwendedji” (Chanteur ambulant), qui parcourrait des régions pour annoncer les nouvelles d’une région à l’autre dans un genre généralement satirique. Ce sont, entre autres, Dafine Mmidjindze, Banwu Mgazidja, Mshida Mtimbo ou encore Ipvesi Bungala qui ont le plus incarné cet art. Ces chanteurs ambulants ont fait voyager la satire par la chanson comorienne avant la venue d’une autre génération qui l’a convertie dans leurs styles, parfois accompagnée de tout un orchestre.


“Si nous voulions remonter le temps et faire un peu l’historique de la chanson comorienne ont remarquerait que la satire et la chanson comorienne font un. Avant la venue de Mohamed Hassani et consorts, le gungu (Charivari) a été au cœur de la chanson satirique. Une cérémonie de bannissement ou d’ostracisme, présente à Ngazidja pendant des siècles avant de tirer sa révérence vers la fin des années 1970”, croit savoir l’orateur Saifillah Ibrahim avant que l’écrivain, Dr Moussa Saïd, ne souligne que s’était “surtout” Banwu Mgazidja qui s’était le plus distingué dans le gungu.


Cette ligne tracée par ces anciens orateurs se perpétue à travers le temps. Des chanteurs comme Kadhafi et son Goma la mbiaba, Salim Ali Amir et Pédophile, Ardy et Fundi ou Kwatsu pvendza, Soultoire et Truru Mvundzo, Mohamed Hassane et Ndjema na muradi, ont tous prêté leur voix à la satire.


La “génération Hip-hop” emprunte également cette voie avec pour porte flambeau, le rappeur Cheikh Mc. Ce dernier compte tout un répertoire allant de Msadjadja à Anybu en passant par Mwambie, Kutsi wawece ou encore Halala nae qui a récemment fait parler de lui sur la toile. Son confrère au Label Watwanya, Dadiposlim, lui emboite également le pas avant le rappeur Chucky Mista Res avec le morceau Wu fitina.


Pour l’auteur de l’ouvrage Sur le chemin du Taarab, le chanteur Chebli Msaidié, la satire dans la chanson est le moyen le plus simple de dénoncer une situation donnée dans la société. “Elle est beaucoup plus récurente dans les pays du tiers-monde avec les grandes difficultés de la vie auxquelles la population doit faire face au quotidien”, a-t-il conclu.

Mahdawi Ben Ali

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