Pour cette première projection en salle, les acteurs et l’équipe de production ont communié avec le public de la série Sultwani, mardi 8 novembre au soir, dans la salle de spectacle de l’Alliance française de Mtsamdu.Pendant quarante minutes des éléments de l’histoire du sultanat de Ndzuani sur l’ascension du Sultan Abdallah 1er, nommé gouverneur de l’île, ont été projetés devant plus de deux cent cinquante personnes, des jeunes en majorité.80 pour cent des acteurs sont des produits du théâtre Ngome de l’actuel directeur de la culture qui joue le rôle du sultan.
Pendant la projection sur grand écran, quelques éclats de rire ont été enregistrés à la vue de certains passages et de toute évidence, le public a été conquis. «C’est un long-métrage riche en histoire. J’ai senti la force des acteurs. J’ai vraiment hâte de voir les deux autres épisodes», a déclaré une spectatrice.Pour sa part, le producteur s’est dit «comblé» : «Le public était au rendez-vous. Certains n’ont même pas eu de places assises mais, malgré cela, tout le monde s’est montré très intéressé et a beaucoup apprécié».
«La fierté de jouer sa propre histoire»
Dr Idriss Moussa estime, pour cela, que le rendu final répond aux exigences : «Le moment du montage et celui de la projection sont deux visionnages différents. Lors du montage, je n’avais pas le feeling du film, face au public d’autres sentiments et émotions ont émergé. Je suis persuadé que nous avons réussi à mettre en premier plan ce que nous voulions mettre en premier plan. Nous avons essayé à notre niveau de faire du professionnalisme», dévoile-t-il.Les acteurs, eux aussi ont été satisfaits du rendu. Certains semblaient émus. Une figurante dans la série, Sitti Fatima Abdallah, devait exprimer ainsi sa fierté : «Le tournage était difficile. Le rendu est exceptionnel. Je suis contente de moi-même. J’ai de bons feedback venant du public. Encore une fois, parce que nous jouons une partie de notre histoire d’il y a une centaine d’années.
L’artiste slameur Ibrahim Mohamed,qui a joué le rôle d’un garde du Sultan se rappelle : «nous avons travaillé plusieurs fois les mêmes scènes après être passés par un casting pour avoir ce rôle. J’étais réticent, mais au moment du tournage j’étais beaucoup plus en confiance. Voir la série avec ce public ne peut que nous rendre fier de ce que nous avons réalisé. Je ne suis pas du tout dans le cinéma, c’est inédit. Je me suis lancé dans cette aventure parce que la série parle de l’histoire de Ndzuani. Maintenant, je peux me lancer dans d’autres aventures si l’occasion se présente».Mais, comme toujours, en matière de production audiovisuelle, les critiques ne sont jamais véritablement loin. Bien que le public ait apprécié le contenu du film, un cadreur de la place, qui a requis l’anonymat, soutient que tout est bon «hormis le cadrage» : «18.000 euros pour un film comme ça, c’est abuser!», devait-il lâcher.
Ahmed Zaïdou (Stagiaire)
