Les Comores, comme cent quatre-vingt-douze pays, ont ouvert les portes de leur pavillon aux vingt-cinq mille visiteurs attendus à cette nouvelle exposition universelle. Un pavillon dont la conception extérieur attire les visiteurs non pas par sa beauté architecturale mais par l’énergie qu’elle dégage. Sur l’une des façades, trône la reine, Djumbe Fatima.
Juste aux côtés de cette reine qui a régné à Mwali, se dresse celui du plus célèbre rappeur comorien, Soprano. Tout en haut, un tableau offre le paysage d’une zone côtière faite du bleu de la mer et ses vagues, une montagne couverte de forêt ainsi que des pirogues sur le quai.
Haut en couleurs
L’entrée quant à elle vous propose l’architecture intérieure et extérieure comorienne notamment avec la citadelle de Mtsamdu ya Ndzuani, un site historique et culturel construit entre 1782 et 1790 par le sultan Abdallah 1er. Il fait partie, d’ailleurs, des ouvrages témoins du règne des sultanats historiques des Comores qui figurent dans la liste indicative du patrimoine comorien à faire inscrire à l’Unesco.
“Bienvenu au pavillon comorien!”. Dès l’entrée on vous propose un voyage haut en couleurs où la richesse du patrimoine national, la diversité de la culture, la biodiversité ainsi que la culture de rente vous accueillent. Auparavant, un roulape sur les quatre îles vous propose une petite leçon de géographie sur les Comores. Puis, bercés par la célèbre œuvre, en boucle, composée par feu Mabadi Mzé et interprétée par Mohamed Matoir, “Eyalila hatsehe”, le visiteur en prend plein les yeux avec des tableaux des plasticiens Zainou El Abidine Ali et Napalo.
Agriculture, tourisme, fond marin et espèces marines, etc.
Pour s’inscrire dans le thème de l’évènement, “la connexion des esprits”, les Comores, comme tant d’autres nations, ont, à travers des totems, présenté d’autres éléments de leur art, leur culture et leur savoir-faire comorien qui ne sont pas physiquement exposés. On peut admirer les festivités liées au mariage traditionnel du anda et ses habits présentés par quelques mannequins.
“Tous les secteurs sont représentés, le tourisme et l’agriculture en particulier. Il y’a également des échantillons de vanille, d’ylang et de girofle. Nous allons faire en sorte d’exposer, à l’occasion des “semaines thématiques”, un maximum de choses afin de permettre à nos entreprises de montrer leur savoir-faire”, s’engage la commissaire aux expositions et foires, Rahamatou Goulam.
Une bonne partie des 212m2 du pavillon comorien a été dédiée à la valorisation du fond marin et ses espèces. “Des eaux claires et scintillantes d’un bleu unique, un paradis intact qui abrite les créatures les plus impressionnantes du monde”. A tous seigneurs tout honneur, la baleine, la tortue ainsi que, naturellement, le coelacanthe, prennent les devants. Réalisés en mode recyclage à base de sachets en plastique, comme un appel à la protection de l’environnement, ils sont exposés en grand format au plafond du pavillon.
“Les visiteurs semblent plus frappés par le bleu que par les autres thématiques. Certes nous venons d’un pays insulaire et, nous devons, donc, mettre en avant l’économie bleue. Toutefois, on ne peut ignorer le thème de l’évènement qui est celui de la connectivité des esprits”, rappelle le directeur du pavillon comorien, Mohamed Oussein.
Parole de Laura
La visite se poursuit côté bazar où règne une toute autre atmosphère. Malgré le fait que les 9m2 du bazar ne sont pas ouverts suite à quelques couacs, les entreprises Valiacom, Comoros Moringa et Kumbara, entre autres, exposent des échantillons d’épices comoriennes. Non loin de là arrivent la poterie, la sculpture et des instruments musicaux tels que gabusi, Ndzendze ou encore goma la mdzendzeye.
Devant une deuxième entrée se dresse le gigantesque cratère du karthala, pas vraiment bien rendu et à peine reconnaissable. En revanche, une pancarte sur l’histoire de ce monument peut être considéré comme bien présentée.
Le périple de ce long voyage comorien s’achève sur une cimaise où loge les Coelacanthes du coach Amirdine Abdou. Les organisateurs ont trouvé judicieux de mettre en valeur ces portes étendards les plus appréciés par la population comorienne.
Plusieurs visiteurs semblent penser beaucoup de bien et apprécient le pavillon comorien qualifié d’”accueillant, coloré et très émouvant”. Le dernier mot pourrait revenir à la Suissesse, Laura, qui a déclarait, récemment dans nos colonnes : “Je me rendrais aux Comores pour leurs belles plages et leurs fleurs arc-en-ciel”.
Mahdawi Ben Ali