Sefoudine Soilihi est un Shaolin comorien formé au temple chinois, par maître Yen Chen. Le jeune natif de Mitsamihuli s’est spécialisé en kung-fu et en tai-chi chinois. De retour de formation, le combattant de 26 ans s’est engagé dans des séances de formation et de démonstration pour la promotion de ces arts martiaux chinois. Il a entrainé, entre juillet 2017 et juillet dernier, à l’Ecole nationale des forces armées et de la gendarmerie (Enfag) des hommes d’armes qui s’intéressent aux arts de combat. A l’Enfag, le Shaolin assure ses cours avec son collègue du centre Confucius, Nasserdine Soilihi. «Nous avons été dépêchés par le centre Confucius pour assurer ces cours. Parallèlement, des cours de la langue chinoise ont été dispensés à l’Enfag», a ajouté le jeune Shaolin.
En marge du défilé militaire à l’occasion de la célébration de la fête nationale, le 6 juillet dernier, le Shaolin Sefoudine Soilihi et les corps habillés ont effectué, place de l’indépendance à Moroni devant la tribune officielle, une démonstration de kung-fu. «C’était une première pour la promotion des arts martiaux chinois au cours d’une fête nationale», s’est-il réjoui.
Sefoudine Soilihi entraine également des jeunes au centre Confucius à Moroni et donne de temps en temps «un coup de pousse», en cas de nécessité, à son «premier maître» en arts martiaux, maître Paul Karim de Mitsamihuli, toujours pour soutenir le développement des ses disciplines.
Ouverture d’esprit
et maitrise du corps
Sefoudine Soilihi, ceinture jaune, n’est pas seulement un praticien des arts martiaux chinois. Il est aussi un environnementaliste. Il fait partie de la promotion 2015 de la faculté des sciences de la terre et de l’environnement de l’Université des Comores. A l’en croire, sa formation académique et son sport de combat se complètent.
«Il y a une grande affinités et une complémentarité entre les arts martiaux et l’environnement. Car pour mieux protéger l’environnement, il faut une bonne maîtrise de soi, on a besoin d’endroits saints et il faut avoir l’esprit ouvert. C’est pareil pour le kung-fu ou le tai-chi», assure-t-il.
Grâce à son art, le Shaolin est polyglotte. «Je parle français, anglais, arabe, chinois et comprends l’allemand. Ma conviction profonde est que les connaissances acquises auprès de mes anciens formateurs de karaté, maître Jaffar et maître Paul, ont beaucoup contribué à mon épanouissement», reconnait-il.
Le kung-fu et la tai-chi sont pratiqués aux Comores. Mais pour une promotion de ces arts martiaux, il faut, selon Sefoudine Soilihi, une structure organisée. Sefoudine Soilihi «ne comprend pas pourquoi le pays ne donne pas la considération qu’il faut aux arts martiaux», regrette celui qui conseille «vivement» les jeunes à se trouver une passion dans le sport notamment pour les arts martiaux chinois.