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Les Comores à Expo Dubaï 2020 I Une entrée en scène «plutôt morose»

Les Comores à Expo Dubaï 2020 I Une entrée en scène «plutôt morose»

Culture | -

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Avec un pavillon presque vide et sans artiste ni artisan pour l’animer, les Comores ont fait une entrée plutôt discrète, vendredi à l’Expo Dubaï. Une vague de critiques venant d’artistes et artisans, entre autres, s’abat sur la commissaire aux expositions universelle. Le pays saura-t-il rectifier le tir pour cette exposition qui va durer six mois?

 

Nous allons présenter le pays devant un public de touristes et d’investisseurs ce qui présente une grande opportunité de signer des partenariats stratégiques”, avait soutenu la responsable de la sous-commission “Etude et contenu”, Nadjati Soidiki, en conférence de presse quelques semaine avant l’ouverture de l’Expo Dubaï qui a eu lieu vendredi dernier.

 

Toutefois, le pays semble loin d’avoir réussi son entrée en scène. Les produits sensés habiller les 212 m2 de l’explosion permanente ainsi que les 9m2 du bazar qui constituent le pavillon des Comores sont toujours dans un container. Seuls quelques produits y ont été présentés à ce rendez-vous qui s’apprête à accueillir jusqu’à vingt-cinq millions visiteurs.


La commissaire aux expositions, Rahamatou Goulam, s’est rendue à Dubaï avec une équipe très restreinte sans artistes ni artisans. Après cette entrée en matière ratée, artistes, artisans et amoureux de la culture élèvent la voix contre la commissaire qui “plutôt que d’amener des artistes et artisans pour animer le pavillon, s’est contenté d’acheter leurs œuvres”. Elle aurait ainsi empêché les entrepreneurs, les artistes et les artisans comoriens de se vendre et découvrir de nouveaux horizons à travers ce carrefour des coopérations internationales.


“Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Les commissaires ont toujours exposé des œuvres d’artistes qui sont restés au pays. On ne nous a jamais donné la chance d’aller exposer sur place pour pouvoir se faire un carnet d’adresses pouvant nous procurer d’autres opportunités. Ils nous avaient pourtant promis de faire mieux cette fois-ci. Mais cela n’aura été que de la poudre aux yeux”, se désole le plasticien Zainoudine El Abidine Ali alias Picasso dont quelques-uns de ses œuvres seront de la partie.


“Au départ, il était question que les artistes se prennent en charge, du ticket de transport à l’hôtel, mais je m’y suis opposé. Pourquoi ont-ils le droit, eux, d’utiliser l’argent du contribuable pour se rendre là-bas et pas nous”, s’interroge-t-il? D’autant plus que, selon la commissaire, la participation comorienne aurait été financée à hauteur de deux cent millions.


“C’est un déshonneur pour le pays. Quel est le sort de l’artiste comorien si un artiste étranger doit être retenu pour faire son boulot à sa place?”, s’inquiète, pour sa part, le président Ccac-Mavuna, Soumette Ahmed.


Certains appellent, toutefois, à rester optimiste : “il reste encore plus de cinq mois à la commissaire pour rectifier le tir”. Pour rappel, le commissaire sortant avait remporté le troisième prix à Expo Beijing 2019. Saura-t-on faire mieux, cette année?

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