Les comédiens qui tournent le feuilleton audio “Ngamdjo chinda” se sont retrouvés au Lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni pour lire devant les élèves de cet établissement scolaire les extraits de certains sketchs. Cette lecture scénique entre dans le cadre de la promotion du feuilleton qui est diffusé dans une dizaine de stations-radios de l’archipel.

Selon Mboreha Mohamed, un des comédiens présents au lycée, l’objectif de cette lecture scénique est de sensibiliser les jeunes, en particulier, les filles sur la participation des femmes aux élections, toutes élections confondues, mais également sur la prise de conscience des femmes par rapport aux postes de prise de décision.

 

Nous sommes venues lire ce texte devant vous pour conscientiser les élèves surtout les filles à prendre leur destin en main. On ne peut pas comprendre que les filles font les mêmes efforts que les garçons et parfois les meilleurs, mais en terme de fonction et de leadership, elles jouent les seconds rôles, a interpelé Mboreha.

La lecture scénique a mis en scène des scènes à travers lesquelles Bahati informe sa mère de son projet de se présenter au concours organisé par le ministère de l’Education nationale pour le poste de proviseur du lycée de Nkondroni. Pour sa mère et son oncle, leur inquiétude n’est pas les compétences de leur fille mais la question de mentalité et de coutume selon lesquelles une femme ne doit pas briguer un poste de décision.

La famille se méfiera de la force politique de Mhale, un ancien député-maire de la région qui fait “la plus et le beau temps”. “On est content que tu aies réussi ce concours. Cela montre que tu es intelligente. Mon enfant le poste de proviseur c’est beaucoup trop pour une jeune fille comme toi”, dira son oncle pour préserver sa nièce contre les dires et les ragots du village. Pour sa part Bahati tient à rassurer sa famille.

“Je comprends votre inquiétude mais je suis consciente des risques auxquels je m’expose. Je vous assure que mon ambition est plus forte et je réussirai”, rétorquera Bahati d’où le terme “Ngamdjo shinda” qui veut dire “je suis capable de le faire” qui sera lancer par Bahati à sa famille, ses amis et tout son entourage dont Mtrulivu qui va devenir son ami, son confident et plus tard son mari.

La lecture scénique était également l’occasion pour les élèves du lycée de Moroni de poser des questions aux acteurs par rapport à cette pièce de vingt-quatre épisodes. L’actrice principale, Sitti Thouraya Daoud, tiendra à souligner l’importance de cette sensibilisation pour les jeunes afin qu’ils puissent comprendre qu’il n’y a pas de poste défini pour les hommes ou les femmes quelques soit le travail. Et Bedja Fatouma de soutenir sa collègue en appelant la jeunesse à prendre conscience de cette cause et à changer de mentalité. 

“Ngamdjo shinda” est un projet d’Eces, financé par la coopération australienne, Australian Aid, pour encourager les femmes à se présenter dans les élections, quelque soit le poste. Le but de ce feuilleton théâtral est de promouvoir la participation de la femme comorienne aux élections en tant qu’électeur et/ou candidate.