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Littérature*. «Sous le voile du bonheur»

Littérature*. «Sous le voile du bonheur»

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Le roman de l’auteure et médecin d’origine comorienne, Farida Atoissi dépeint “la véritable image joyeuse de l’islam” et dénonce certaines tares de la société sénégalaise “sans heurter les consciences”, estime l’historien et écrivain sénégalais, Mamadou Sow.

 

Sous le voile du bonheur” est un roman publié en 2016 aux éditions L’Harmattan et préfacé par l’auteur du classique, “L’aventure ambiguë”, Cheikh Hamidou Kane. Ce roman comportant des éléments autobiographiques présente “la véritable image joyeuse de l’islam”, loin des étiquettes collées à cette religion, selon Mamadou Sow qui a présenté l’ouvrage au club d’art oratoire de Sup de Co Thiès à l’occasion de la cinquième édition de la journée d’intégration de l’institut privé. L’auteure, accompagnée de son père, assistait à la rencontre, tout comme des membres du corps professoral, ainsi que le directeur du campus de Thiès de Supdeco, Moustapha Djité.


Le roman de quatre-vingt pages, “facile à lire”, car d’un “style simple”, revisite plusieurs problématiques sociétales, sous la forme d’un aller-retour entre les Comores, pays d’origine de l’auteure, et le Sénégal que Farida Atoissi considère comme sa “seconde patrie”, relève l’historien et écrivain.Farida Atoissi surfe sur les ressemblances culturelles entre les Comores et le Sénégal, deux sociétés “si éloignées l’une de l’autre mais si proches” aux plan culturel et sociétal, pour traiter des problématiques communes, analyse-t-il. “Sans langue de bois, Mme Farida Atoissi dénonce les fléaux culturels dans le Grand mariage**” et ses pesanteurs, à savoir la “gabegie”, l’endettement, la flatterie, l’ostentation et autres tares y afférentes, relève Mamadou Sow.

Il note la “subtilité de l’auteure qui a su dénoncer les (travers) sans heurter les consciences”, de la même manière qu’elle revient sur la question du mariage forcé ou arrangé, scellé prétendument au nom de l’islam. La femme est la “véritable victime” de cette pratique, elle qui “ne peut pas vivre son amour, au nom du bonheur des autres”, souligne Mamadou Sow.Le livre de Farida Atoissi dénonce, par la même occasion, “la chosification, l’animalisation et la matérialisation de la femme”, ajoute le critique. Il met également à nu “l’obscurantisme” dont font preuve certaines personnes qui “n’hésitent pas à inventer de fausses sourates ou de faux hadiths”, pour entériner leur dessein de mettre la femme “au bas de l’échelle” sociale, indique Mamadou Sow.

L’auteure évoque d’autres questions telles que le divorce, l’infanticide, la fornication. Mais surtout, elle puise “dans l’histoire de l’islam les preuves d’une complémentarité plutôt que d’une contradiction entre l’épanouissement de la femme et celui de l’homme”, commente-t-il. “Mme Atoissi trouve dans l’islam un refuge, un réconfort et une solution à ses problèmes : elle puise dans sa foi une clef qui lui dicte la tolérance, le pardon mais aussi la piété”, relève le présentateur, selon qui l’islam constitue aussi “un pansement” pour l’auteure.

Il a salué le “courage” de la romancière qui a mis sur la table des “problèmes sérieux” tels que l’intolérance religieuse, la dépigmentation, les droits de la femme, le voile.
En tant que praticienne de la médecine, elle n’a pas manqué de porter, “avec tact”, un regard sur son milieu de prédilection, en évoquant “les carences” des plateaux médicaux de nos structures de santé, poursuit le présentateur.Le livre fait l’éloge de l’hospitalité sénégalaise communément appelée “téranga”, tout comme “il donne envie de découvrir les îles Comores”, pays de naissance de l’auteure.

*Tiré de Agence de presse sénégalaise (APS)
**Mariage comorien coutumier appelé “Ndola ya anda” ou “Anda” pratiqué sur l’une des quatre îles qui composent l’Union des Comores, Ngazidja.

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