A l’Alliance française de Moroni (Afm), mercredi 25 juin dernier, a eu lieu la présentation de l’ouvrage Que le slam soit avec vous du poète slameur, rappeur et économiste de formation, M’singani Bilal Ibrahim, parut aux éditions 4 étoiles. Devant une assistance très interactive, le slameur a ouvert la séance en déclamant un des textes de son recueil, co-écrit avec sa consœur de plume, Halda, et intitulé Ecritherapie. Durant près de cinq minutes, les slameurs ont invité le public à découvrir les définitions qu’ils donnent à l’écriture. Pour eux, «Ecrire, c’est partir à la foire des souvenirs, à la fontaine des nostalgies. C’est retrouver la magie des instants envolés, des rêves perdus. C’est crier sans voix, aimer sans crainte, arpenter les voies de la foi, atteindre l’impossible et l’étreindre, vivre sans feindre avant de s’éteindre».
Au-delà de sa passion pour l’écriture, M’singani Bilal Ibrahim évoque plusieurs thématiques appelant à «se chercher, se trouver, s’unir avec soi», en précisant que tout est amour. Pour lui, contrairement à tant d’autres, son œuvre est loin d’être un moyen de «s’imposer». «Ce livre n’a pas pour vocation de m’affirmer comme maitre de cet art, ni à l’écrit ni à l’oral. Le seul souhait qui a motivé son écriture, c’est le partage. Le partage de ces ressentis, ces inspirations, ces observations couchés sur papier depuis trop longtemps», écrit-il. Et de poursuivre : «Cette anthologie est un appel à la «poésitivité» que je définis comme le fait de soigner, dompter, transmettre, émouvoir, émerveiller, aimer grâce et à travers la poésie. Celui qui écrit, qui slame, est emmené à ressentir des choses, penser à des choses, guérir, apprendre, transmettre, vivre des choses merveilleuses. Et ce qui est magnifique dans tout cela, c’est que c’est à la portée de tout le monde».
Pourquoi un livre?
Avec son style bien propre, Is’SM Bilal, parle d’amour, de voyage et de passion. Une vue sur Mohéli, en est bien la preuve. Il y écrit : «Quand je serai tiens, que tu seras mienne, que les fruits de notre amour entre Marseille et Uziwani grandiront, mon sang et le tiens dans leurs veines, on aura une vue sur Mohéli. Quand unis depuis bien longtemps, que seront morts : automne, hiver et printemps, sous les coups de ce soleil tropical qu’on aime tant, on aura une vue sur Mohéli, etc…».
Du fait que l’auteur de Que le slam soit avec vous, use à la fois du rap, du slam et du chant pour exprimer ses pensées, bon nombre de ses fans se demandent pourquoi avoir choisi de sortir un livre au lieu d’un Ep, dans une société où, la lecture semble perdre de son influence, surtout chez les jeunes.
A cela, l’auteur explique : «J’ai commencé à écrire avant de rencontrer les moyens d’expression. Avec l’interprétation au bout d’un moment, en fonction du moyen d’expression utilisé, on se retrouve confronté à des restrictions quant à l’étalage de la pensée ou la poussée de la réflexion (à cause du temps, des rimes, de la composition musicale...etc.) Du coup, le livre, c’est d’abord le choix de la liberté de pouvoir dire, pouvoir pousser une réflexion, etc.». Et de préciser que, par rapport à la durée, Que le slam soit avec vous, porte des fragments de l’éternité du fait que «la plupart des propos que j’y tiens sont intemporels à mes yeux et les albums audios aujourd’hui se consomment comme l’air : on écoute une fois et puis on passe».
M’singani Bilal Ibrahim entend faire le tour des Clacs pour animer des ateliers d’écriture au profit des jeunes. Afin d’appeler à l’initiation de tous ceux qui s’intéressent à l’écriture mais qui ne savent pas comment se lancer, il propose, à la fin de son ouvrage, une Initiation à la poésie. Sur seize pages, il y explique les différentes dispositions des rimes et leurs qualités, en mettant un accent particulier sur les figures d’analogie. La cérémonie de présentation a été marquée par une lecture scénique, a capella et ou à la guitare par Rabies.