Le chœur soufi Lyaman, premier ensemble soufi du pays, s’apprête à donner, ce vendredi 4 janvier à partir de 20 h, à l’arène d’Oasis, à Moroni, son tout premier spectacle sur le territoire national. Soit un mois et demi après sa première sortie scénique, le 15 novembre dernier, au Conservatoire municipale d’Ivry. La troupe a passé en tout vingt-neuf jours en France, entre novembre et décembre, où elle a participé à la tournée du spectacle Obssession(s) de l’artiste comorien Soeuf Elbadawi. Ce spectacle pluridisciplinaire réunit sur plateau huit artistes – venus des Comores, de la France, du Québec et de la Martinique – autour de la question de la «fabrique coloniale».
Le trio soufi Lyaman y conte, en musique, «la détresse de l’archipel». «Le récital soufi reste de la musique. Il ne s’agit pas, cela dit, de n’importe quelle musique. C’est une musique sacrée, une musique qui parle de Dieu. Ce que nous cherchons à affirmer», fait valoir le scénariste et metteur en scène, Soeuf Elbadawi. Ce n’est pas la première fois que le chœur soufi collabore avec l’artiste, puisqu’il a déjà pris part à son spectacle «Un dhikr pour nos morts».
Avant-goût
Dans le cadre de la tournée du spectacle Obssession(s), Lyaman s’est produit le 16 novembre à Ivry, au Théâtre Antoine Vitez. Et puis, du 6 au 8 décembre, au Théâtre-studio d’Alfortville. En plus de différents autres récitals, donnés notamment au centre culturel Anis Gras - le lieu de l’Autre, à Arcueil, où la troupe était logée. Elle a pu y vivre l’expérience de chants soufis mêlés à du jazz improvisé, et y donner un spectacle au profit des enfants. «Le public a été réceptif. Nombre de personnes nous ont interpellés à la fin de nos prestations pour en savoir plus sur les chants soufis», avance Mourchid Abdillah, leader de la troupe Lyaman. Celui-ci a pu mesurer toute la difficulté qu’il y a à transporter les chants soufis sur scène. «Dans les mosquées les chanteurs sont nombreux, et se relaient sans que cela impact la prestation. Nous n’étions que trois sur scène, pour une heure non stop de spectacle, ce qui fait que nous avions du mal à gérer notre souffle. La technique est différente, tout repose sur l’individu. Nul n’a droit à l’erreur», explique-t-il.
Le récital qui a été présenté en France lors de la tournée d’Obssession(s), et qui va être présenté demain à l’arène d’Oasis, se veut être un avant-goût du disque de la troupe, Abyati 19, prévu pour sortir au mois d’avril prochain. Ce même mois, Lyaman est programmé à Paris, en France, au Tarmac - La scène internationale francophone.
Le trio soufi Lyaman y conte, en musique, «la détresse de l’archipel».