L’Alliance des slameurs comoriens s’est produite, pour la première fois depuis sa création, vendredi dernier au restaurant Wee café (Sis Alliance française de Moroni) avec Slam Fontaine. Toutes ou presque, les structures dédiées à cet art ont répondu présent. Pomwezi, Art 2 la plume, Encre vital, l’Encrier de la plume ainsi que des artistes indépendants ont clamé les maux qui rongent la société comorienne tout en faisant vivre la poésie dans tous ses états. Du vol au viol en passant les incarcérations arbitraires et les meurtres, c’est un tableau de la récente actualité comorienne qui est proposée par les slameurs.
“S.o.s, c’est un message de paix. Un message à l’humanité, un message à cesser le feu car le monde brule peu à peu, à petit feu. Le monde brule à petit feu, coups d’Etat, massacres, génocides. L’homme trouve cela normal, on ne se parle qu’avec des bals. L’homme est bel est bien un animal. Je crie S.o.S… Partout, je sens la guerre, l’Iran, l’Irak, la Syrie, Israël et Palestine ne se réconcilient guère. S.o.s, c’est un message à la paix. Un message à l’humanité, un message à cesser le feu car le monde brule peu à peu, à petit feu”, a crié la slameuse, Saanda.
La communauté du slam se développe de plus en plus avec l’émergence de nouvelles têtes, même si certaines sont encore à un niveau embryonnaire avec des styles et un verbe peu “diplomatique”.Pour finir la soirée en beauté, Imam a investi la scène pour une prestation de Stund up qui a fait éclater de rires la salle. Une prestation de haute facture sur les “techniques” de la drague.“Je remercie du fond du coeur l’Alliance des slameurs. C’est un très beau dessert que vous nous avez offert. Je pense que c’est une soirée fondatrice qui est appelée à se renouveler notamment le vendredi 11 et le vendredi 25 dans nos locaux. On est en train de créer une vague qui va nous charmer”, a apprécié le directeur de l’institution française, Jean-Rémy Guédon.
Présent à cette soirée, le ministre de la Culture, Nordine Ben Ahmed s’est vu publiquement reprocher d’”avoir envoyé” l’activité culturelle et artistique aux oubliettes. “Sans vous, nous ne pouvons pas avancer quels que soient les talents que peuvent regorger ses jeunes slameurs. Je ne voudrais pas paraître inconvenant, mais c’est la colère qui a pris le dessus. Il ne faut pas m’applaudir et m’oublier tout de suite après la fin de cet évènement. Il faut penser à ces jeunes. Donner à notre Culture la place qu’elle mérite car c’est l’avenir de notre pays”, devait déclarer le slameur, Mohamed Sainda avant que le ministre ne se dise disposer à les accompagner. Une promesse de plus?
Mahdawi Ben Ali
