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L’Amour et la chanson comorienne. Une relation faite pour durer?

L’Amour et la chanson comorienne. Une relation faite pour durer?

Culture | -

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De Mohamed Hassan, Saïd Omar Fadjou à Salim Ali Amir et Fatima Djambae en passant par Zile, Moussa Youssouf, Costy, Moumtaz, Dadiposlim ou encore Farid Youssouf et Soultoine, tous et toutes ont prêté leurs voix au sentiment amoureux décliné sous différents thèmes et angles. Toutefois, de l’avis de certains, malgré l’important répertoire de chansons d’amour de ses artistes, la société ne lierait pas toujours la parole à l’acte.

 

Aux Comores, dans la Culture et, plus généralement, dans la société, la chanson rythme la vie de la naissance à la mort. L’”Amour et ses expressions toutes faites occupent une place prépondérante dans les répertoires d’anciens comme de jeunes artistes.De Mohamed Hassani, Nassor Saleh à Fatima Djambae en passant par Zile, Moussa Youssouf, Costy, Moumtaz, Farid Youssouf et Soultoine, chacun y va de sa voix et prêche le sentiment amoureux avec une aisance déconcertante et un lyrisme châtié.

Ils clament leurs flammes aux enfants, à la patrie, leur attachement à l’environnement et surtout à leurs compagnes, leurs conjointes et conjoints. Cette gymnastique souvent de qualité est largement favorisée par la grande richesse de la langue comorienne en la matière.


“A la base, la chanson comorienne est conçue pour déclarer son amour surtout à l’enfant. C’est un combat légitime et un devoir pour l’artiste de prêter sa plume à l’engagement en faveur du bienêtre de cet être fragile. Après le morceau Kutsi wawetche qui a rencontré un franc succès, je me suis dit que nos voix peuvent servir à les protéger. Ensuite, j’ai trouvé qu’il serait lâche de ne pas continuer dans cette voie”, soutient le rappeur et parolier, Cheikh Mc.


Cependant, il n’est pas besoin de parcourir des siècles de musique pour s’apercevoir que l’on ne chante plus l’Amour, aujourd’hui, comme on le faisait hier. Les plus jeunes ont tendance à briser la glace des anciennes créations faites de belles rhétoriques. Il est rare de trouver des faiseurs de tube en chanson d’amour de la même verve qu’il y’a trente ou quarante ans. “Homa bo wa truru, wanisa riwatre hamu bawe wa kweli / Wehuwala dja nuru, dalawo la mbi zarohoni hakika.


Dans cet extrait de Mwema, Ardi compare sa dulcinée à rien de moins que la lune pour rendre sa beauté qui n’est donné à aucun autre être sur terre. Dans la foulé, il démontre qu’elle est un remède pouvant soulager toutes ses douleurs. Histoire de soutenir combien la femme est si importante.Toutefois, de l’avis de certains, malgré cet important répertoire de chansons d’amour dressé par ces artistes, la société comorienne aurait, parfois, du mal à lier la parole à l’acte. On a l’impression que ces compositions retentissent dans des oreilles de sourd. Selon eux, la société serait, plus que de raison, gangrenée par la haine, les violences sous des formes diverses et variées et, surtout, l’abandon de l’amour envers la patrie.


“Masiwa yahatru yo mane / Rangu hale yo pvadzima (…) Mashababi nari djuhe / Riwaniliye ntsi yahatru / Iyo haki pvo wasidju, riwaniliye emasiwa / Ritsi kiri rihadaliha / Ritondolwa dja nyama / Ritsikiri ritawaliwa, Ranguhale si pvamwedja/ Ye Maore, Ne Ndzuani, ne Mwali Ne Ngazidja si wananya”, chantait Abdallah Shihabidine, en 1976 peu après l’accession du pays à la souveraineté internationale, il y a donc plus de quarante ans, dans son morceau Masiwa visant à exhorter la jeunesse à prendre son destin en main, notamment en luttant contre la division entre les îles.De l’histoire ancienne?

Mahdawi Ben Ali

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