Créé en 2013, le Centre de culture et de loisirs Anoir (Ecla) célèbre ses dix ans autour de diverses activités artistiques et culturelles allant de projections de films, au slam en passant par des danses traditionnelles, du théâtre ou encore des tests de connaissance générale.Toutefois, la cérémonie officielle du vendredi 20 octobre à Shuwani ya Hambuu a montré à quel point ce lieu a perdu de sa superbe. Construit à hauteur de 36 millions de francs dont une partie financée par l’ambassade de France, il n’arrive pas à atteindre ses objectifs à savoir aider à une éducation décente des enfants et proposer des loisirs et des activités artistiques et culturelles.
«Vous le savez aussi bien que nous que disposer d’une infrastructure est une chose, l’entretenir, la rentabiliser et la pérenniser en est une autre», a déclaré, à cette occasion, son directeur. Selon, Nasser Tadjir, au moment de son acquisition, la structure ne disposait pas des ressources humaines nécessaires, en termes d’administration et de gestion, pour assurer son bon fonctionnement. Cependant, a-t-il soutenu, «avec la volonté qui nous anime (...) nous avons tant bien que mal réussi à l’exploiter».Toujours est-il que depuis un bon moment le centre est laissé à l’abandon. Il lui est même arrivé de fermer ses portes plus d’une fois. A son ouverture, le lieu était régulièrement animé avec des «cours de soutien» au profit des élèves en classes d’examens, des spectacles de slam, du théâtre et des danses traditionnelles, entre autres.
A en croire certains, ce déclin est la conséquence du bénévolat auquel il doit recourir pour sa gestion. «Au début, le centre répondait bien aux objectifs pour lesquels il était construit. On y organisait différentes activités qui attiraient les jeunes. Au fil du temps, il a été délaissé, il arrive même qu’il ne soit tout simplement pas ouvert. Les gens ne peuvent pas travailler gratuitement toute leur vie, il faut qu’il y ait une rémunération régulière même pour une seule personne», soutient l’ancien bibliothécaire, Youssouf Ibrahim.Cette défaillance de l’Ecla de Shuwani n’est, malheureusement pas, un cas isolé aux Comores. Alors que des communautés, leurs diasporas et des partenaires divers mettent des millions pour construire des centres et, parfois, les équiper, peu se soucient de leur animation. C’est la véritable image de désolation à laquelle on assiste au niveau de l’ensemble des agglomérations du pays. Sans exception, ou presque.